27 avril, 2011

Fatah et Hamas s'accordent sur un gouvernement transitoire, Israël critique

AFP/Archives

Des manifestants palestiniens réclamaient l'unité entre le Hamas et le Fatah le 15 mars 2011 à Gaza

Les mouvements rivaux palestiniens du Hamas et du Fatah réunis mercredi au Caire sont convenus de former un gouvernement transitoire, en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici un an, a-t-on appris auprès d'une source officielle égyptienne et du Fatah.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a immédiatement dénoncé cet accord, affirmant mercredi que le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas devait "choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas".

"L'Autorité palestinienne doit choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas. Il ne peut pas y avoir de paix avec les deux parce que le Hamas s'efforce de détruire l'Etat d'Israël et le dit ouvertement", a déclaré M. Netanyahu, qui s'est prononcé à plusieurs reprises contre la réconciliation entre les mouvements palestiniens rivaux.

Les délégations des deux mouvements palestiniens "sont parvenues à un accord complet après des discussions sur tous les points, dont la formation d'un gouvernement de transition et le choix d'une date pour les élections", a indiqué l'agence officielle égyptienne Mena, citant un communiqué diffusé à l'issue de la réunion.

L'Egypte va désormais appeler à une réunion de toutes les factions palestiniennes pour signer un accord de réconciliation au Caire dans les prochains jours, poursuit l'agence.

Le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad, a confirmé à l'AFP un accord entre les deux mouvements pour la formation d'un "gouvernement d'indépendants".

"Ce gouvernement devra préparer des élections présidentielle et législatives d'ici un an", a-t-il ajouté.

Aucune confirmation n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

La délégation du Hamas au Caire comprenait le principal dirigeant du mouvement islamiste à Gaza, Mahmoud Zahar, et Moussa Abou Marzouk, un responsable basé à Damas.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'était dit le 16 mars "prêt à retarder la formation du gouvernement" que devait annoncer incessamment son Premier ministre Salam Fayyad, pour permettre un accord d'union nationale avec le Hamas sur la constitution d'un cabinet non partisan chargé de préparer les élections.

"Je suis prêt à aller demain à Gaza pour mettre fin à la division et former un gouvernement de personnalités nationales indépendantes (...) pour préparer des élections présidentielle, législatives et au Conseil national dans les six mois ou dès que possible", avait déclaré M. Abbas.

Bien qu'ils aient assuré accueillir favorablement les intentions de M. Abbas, les responsables du Hamas ne les avaient pas entérinées telles quelles, considérant notamment qu'une réconciliation devait précéder la formation d'un gouvernement d'union ou la convocation d'élections.

Malgré de nombreuses rencontres préparatoires, notamment la réception le 26 mars par M. Abbas de représentants du Hamas en Cisjordanie, et des missions de bons offices de la Turquie et de l'Egypte, cette offre était restée lettre morte.

Mahmoud Abbas avait imputé ces hésitations aux divergences entre le gouvernement Hamas à Gaza et la direction politique du mouvement installée à Damas, dans une interview exclusive à l'AFP le 15 avril.

Le Fatah et le Hamas, à couteaux tirés depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le mouvement islamiste en juin 2007, sont engagés depuis plus d'un an dans un processus de réconciliation jusqu'à présent infructueux.

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