12 avril, 2011

Côte d'Ivoire: la revanche de Ouattara

Côte d'Ivoire: la revanche de Ouattara

Le scrutin (ici lors du premier tour, le 31 octobre 2010) avait donné la victoire à Alassane Ouattara (au centre). Après plusieurs mois de bras de fer avec Laurent Gbagbo, il parvient enfin au pouvoir.

AFP/Issouf Sanogo

Voilà près de vingt ans qu'il rêvait d'accéder par les urnes à la tête de la Côte d'Ivoire... Elu en novembre dernier, il n'a pu y parvenir sans le concours des armes. Le vainqueur de Laurent Gbagbo a connu un parcours contrarié. Celui qui l'attend est tout aussi semé d'embûches.

Pour lui, la quête du pouvoir s'est apparentée à un cauchemar récurrent. Au moins jusqu'à l'arrestation musclée, le 11 avril, du sortant Laurent Gbagbo. Dans ce songe routinier, Alassane Dramane Ouattara tendait la main pour empoigner enfin le sceptre conquis dans les urnes, mais ses doigts se refermaient sur un mirage. La chance le fuyait, le sort le narguait. A Abidjan, la capitale économique ivoirienne, voilà plus de quatre mois que l'élu vivait en reclus à l'hôtel du Golf, tandis que le sortant Laurent Gbagbo jouait les squatters présidentiels en sa résidence du quartier naguère chic de Cocody.

Sans doute "ADO", 69 ans, a-t-il cru toucher au but fin mars lorsque, à la faveur d'une offensive foudroyante et souvent sans combattre, ses Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont conquis le tiers sud du pays, avant d'assiéger Abidjan. Las! l'"assaut final" n'en finissait plus. Même décimée par les défections, la garde prétorienne du mauvais perdant - militaires, miliciens et mercenaires - a opposé aux attaques désordonnées des FRCI, comme aux frappes de l'Onuci, la mission des Nations unies, et du contingent français Licorne, une résistance farouche, parvenant même un temps à desserrer l'étau autour des ultimes bastions du "Gbagboland". Le 9 avril, elle ira jusqu'à attaquer au mortier le palace qui tenait lieu de quartier général au roi sans couronne. Lui qui, l'avant-veille, décrétait un blocus autour du Fort-Alamo de Cocody dut, à l'image d'une cohorte de ministres et d'officiels affolés, trouver refuge dans les sous-sols.

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