03 mars, 2011

Maroc: la quadrature du trône

Le Maroc est à son tour touché par la fièvre démocratique qui secoue le monde arabe. A la suite d'un appel lancé sur le réseau social Facebook et sur YouTube, des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement le 20 février dans les principales villes du pays pour réclamer de profondes réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi aux cris de «A bas la dictature!» et «Le peuple réclame un changement de régime!». Des incidents ont néanmoins été provoqués par des casseurs à l'issue de manifestations dans plusieurs villes du royaume, notamment à Marrakech dans le sud, et Tanger, Larache, Tétouan et Al-Hoceima dans le nord, causant la mort d'une quinzaine de personnes et d'importants dégâts matériels. Fait notoire et paradoxal, parmi les auteurs de ces troubles beaucoup scandaient des slogans favorables au roi, une manière probablement de discréditer la contestation, certains de ces jeunes ayant commis leurs forfaits en présence de forces de l'ordre étonnamment passives.

A la différence des mouvements de contestations en Egypte et en Tunisie, il ne s'agit pas d'une révolution mais d'une demande d'évolution. Elle est cependant de taille: pour la première fois au Maroc, la rue réclame ouvertement une nouvelle Constitution consacrant la séparation des pouvoirs, une limitation drastique des prérogatives royales dans le cadre d'une monarchie parlementaire à l'espagnole et, fait totalement nouveau dans la bouche du peuple, le désengagement du monarque des affaires.

Le roi, à travers les holdings qu'il contrôle a le quasi-monopole de certains produits de première nécessité comme l'huile, le sucre ou le lait, des denrées pour la plupart subventionnées par le contribuable et dont l'envolée des prix en cette période de crise a des répercussions directes sur la vie quotidienne des Marocains.

«Roi des pauvres» devenu patron de «Maroc SA»

On se souvient encore des rumeurs qui circulaient au début du règne de Mohammed VI sur l'éventualité d'un retrait de la famille roy... Lire la suite sur Slate.fr

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