24 mars, 2011

Libye: Paris favorable à l'Otan pour commander l'opération militaire

PARIS - La présidence française a jugé mercredi que pour commander l'opération militaire de la coalition sur le Libye, "le plus commode" était "d'utiliser les états-majors existants de l'Otan, plutôt que d'en réinventer à côté".

"On aurait pu imaginer différents scénarios possibles pour (...) commander cette opération. Le plus commode, c'est de prendre ce qui existe, parce que ça a le mérite d'être déjà opérationnel", a indiqué l'Elysée.

"C'est la demande qui a été faite par tous les pays européens de l'Otan qui souhaitaient s'engager. Et ils sont nombreux. Chaque jour, des pays supplémentaires viennent s'inscrire", a-t-on argué, en citant le Danemark, les Pays-Bas, l'Espagne.

Pour Paris, "on a un nombre important des pays de l'Otan qui ont des avions qui arrivent, et donc il faut coordonner tout cela. La simplicité, c'est d'utiliser les états-majors existants de l'OTAN plutôt que d'en réinventer à côté".

"Est-ce que ça pose un problème aux pays arabes? Non, à condition qu'il y ait une sorte de suivi politique attentif des opérations militaires", a-t-on ajouté.

Selon Paris, il faut mettre en place une structure "entre les outils de l'Alliance atlantique et (un) grand groupe de contact de tous ceux qui veulent suivre la crise libyenne".

"Il faudra donc certainement un cadre un peu plus restreint où tous les pays de l'alliance atlantique ou hors de l'alliance atlantique, notamment arabes, qui participent militairement aux opérations, puissent se retrouver pour un dialogue sur la conduite des opérations. Mais quand on est en opération, il faut une chaîne de commandement", a-t-on insisté.

Cette question sera discutée jeudi et vendredi lors d'un Conseil européen.

Selon des sources diplomatiques à Bruxelles, les pays de l'Otan n'avaient toujours pas réussi à se mettre d'accord mercredi pour prendre la responsabilité de la zone d'exclusion aérienne en Libye, alors que les Etats-Unis montrent des signes d'impatience face à l'impasse.

Mercredi, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait affirmé qu'après les raids menés principalement par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, dans une deuxième phase, "l'Otan interviendra(it) comme l'outil de planification et de conduite opérationnelle des interventions" pour faire respecter la zone d'interdiction aérienne prévue par la résolution 1973 de l'ONU.

Mais "ce n'est pas (l'Otan) qui exercera le pilotage politique de l'opération", qui sera confié à un comité réunissant les ministres des Affaires étrangères des Etats - y compris arabes - participant à l'intervention, avait précisé M. Juppé.

Une réunion de ce "groupe de contact" est prévue mardi à Londres.

(©AFP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire