23 mars, 2011

Libye: les troupes au sol de Kadhafi prises pour cibles

WASHINGTON - Les avions de la coalition frappent les troupes au sol du colonel Kadhafi pour les forcer à stopper leurs attaques contre les villes libyennes aux mains de l'opposition et à se replier, a reconnu mercredi un responsable militaire des opérations.

Les chasseurs-bombardiers de la coalition internationale "mettent la pression sur les forces au sol de Kadhafi qui menacent les villes", a affirmé le contre-amiral Gerard Hueber, adjoint du commandant opérationnel de la coalition, reconnaissant que, "oui", cela signifiait le bombardement des troupes libyennes.

"Afin de protéger les populations civiles, en accord avec nos partenaires de la coalition, oui, nous nous en prenons aux forces de Kadhafi qui attaquent les centres de population et mettons la pression sur elles", a affirmé le contre-amiral lors d'une audio-conférence depuis le Mount Whitney, navire amiral américain et de la coalition au large de la Libye.

Les troupes loyales à Mouammar Kadhafi s'en prennent notamment aux villes d'Ajdabiya (160 km au sud de Benghazi), de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) et de Zawiya (60 km à l'ouest de Tripoli), selon lui.

"A Adjabiya, les forces du régime ont intensifié les combat dans et hors de la ville. A Misrata, elles continuent de se débarrasser de l'opposition, ont intensifié leur opérations et s'en prennent aux populations civiles dans la ville", a soutenu l'officier américain.

"Les civils innocents dans les centres de population doivent être protégés, les forces de Kadhafi doivent cesser le feu, arrêter leur progression sur Benghazi, se retirer d'Adjabiya, Misrata et Zawiya et permettre l'accès de l'aide humanitaire à la population libyenne", a-t-il lancé, ajoutant que les civils étaient "délibérément" pris pour cibles.

Les avions alliés sont donc amenés à cibler des "chars, de l'artillerie et des lance-roquettes" des forces loyalistes qui font des incursions dans les villes.

Le contre-amiral Hueber n'a cependant pas voulu préciser si les frappes des avions alliés étaient effectuées au sein même des villes ou à leur périphérie.

Mais il n'y a selon lui "pas eu de signalement de victimes civiles" après ces frappes.

"Notre mission est de protéger la population civile et nous choisissons nos cibles et planifions nos actions avec cela comme principale priorité", a plaidé le contre-amiral.

Lors d'une opération de récupération d'un pilote de F-15 dont l'avion s'est écrasé à l'est de Benghazi lundi soir, deux avions des Marines ont largué deux bombes de 227 kilos. Huit civils ont alors été blessés, selon des témoignages de sources hospitalières recueillis par une journaliste de l'AFP sur place.

La résolution 1973 de l'ONU sur la Libye prévoit la mise en oeuvre de "toutes le mesures nécessaires" pour protéger les populations à l'exception de l'occupation du pays.

Cette mission inclut donc l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne mais aussi de "protéger les populations civiles et de faire obstacle à des massacres", a-t-il plaidé.

(©AFP /

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