07 mars, 2011

Kadhafi accuse la France d'ingérence

Le Point.fr
Kadhafi accuse la France d'ingérence

Kadhafi se dit favorable à une commission d'enquête "des Nations unies ou de l'Union africaine" pour évaluer la situation. © Mahmud Turkia / AFP

Le colonel Muammar Kadhafi a accusé la France d"ingérence" dans les affaires intérieures libyennes et réitéré ses accusations contre al-Qaida, dans une interview à la chaîne de télévision France 24 diffusée lundi matin. Interrogé sur le soutien de Paris au Conseil national libyen formé par les insurgés à Benghazi (est), le colonel Kadhafi, dont les propos étaient traduits de l'arabe en français, s'est exclamé : "Ça fait rire, cette ingérence dans les affaires intérieures. Et si nous, nous nous ingérions dans les affaires de la Corse, de la Sardaigne ?" Il a ajouté qu'un "complot" était en cours en Libye, évoquant la présence d'"extrémistes armés", de "groupuscules" et "de cellules dormantes" d'al-Qaida "qui ont pris les armes contre la police, l'armée".

"Al-Qaida a son plan. Je pense qu'al-Qaida a essayé de profiter de la situation en Tunisie, en Égypte. (...) Il y a eu des centaines et des centaines de morts du côté de la police, des rebelles", a-t-il insisté. "Nous sommes partenaires de la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit. "Ceux qui portent les armes actuellement à Benghazi sont al-Qaida et ils n'ont aucune revendication économique ou politique. C'est ce que vous appelez l'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique)", a-t-il encore ajouté. Le Conseil national libyen de Benghazi "navigue sur la vague de l'islamisme. Si jamais les terroristes gagnent (...) ils ne croient pas à la démocratie. La situation est tout à fait normale. C'est le peuple qui est en train de traiter avec les éléments armés", a dit le colonel Kadhafi.

Dimanche, à Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero a affirmé dans un communiqué que la France saluait "la création du Conseil national libyen", instance dirigeante de l'insurrection contre le colonel Kadhafi. La France apporte "son soutien aux principes qui l'animent et aux objectifs qu'il s'assigne", a-t-il ajouté. Le Conseil national libyen, mis en place par les représentants de l'insurrection qui s'oppose depuis le 15 février aux forces de Muammar Kadhafi, s'est réuni samedi et s'est déclaré "le seul représentant de la Libye". L'interview a été diffusée alors que, dimanche, le régime libyen tentait de reprendre la main avec des raids aériens contre les insurgés et des manifestations de "victoire" à Tripoli, affirmant avoir reconquis plusieurs villes, ce que l'insurrection dément bien qu'elle ait cédé un peu de terrain.

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