07 mars, 2011

Côte d'Ivoire: Toulépleu vidée de ses habitants après les combats

ABIDJAN (AFP)

AFP/Archives

Barrage dans une rue d'Abobo, à Abidjan, le 3 mars 2011

La ville de Toulépleu, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, restait lundi aux mains de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) alliée à Alassane Ouattara, au lendemain de sa prise après de violents combats, et de nombreux habitants l'avaient fuie, ont indiqué des sources locales.

Située dans la zone sud conservée après le putsch raté de 2002 par le camp du président sortant Laurent Gbagbo, "la ville contrôlée par les FN s'est vidée de ses habitants après les violents combats", a témoigné un habitant joint au téléphone par l'AFP depuis Abidjan.

"La population a fui la ville pour se réfugier dans la forêt" et "les villages environnants", a-t-il raconté. Selon lui, "certains fuyards ont pris la direction du Liberia" voisin, où des dizaines de milliers d'Ivoiriens se sont déjà réfugiés après l'éclatement de la crise née du scrutin de novembre.

"Nos maisons sont pillées par les rebelles", a affirmé un instituteur.

Selon un élu local, la prise de Toulépleu répond à une stratégie des FN qui vise le port de San Pedro (sud-ouest), par où transite l'essentiel du cacao de Côte d'Ivoire, premier producteur mondial.

Les FN "ont dans leur viseur la ville de Blolékin après Toulépleu, pour descendre vers San Pedro", a déclaré cet élu sous couvert d'anonymat.

Selon lui, les miliciens appuyant les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à M. Gbagbo, ont prévu une contre-offensive lundi dans la zone, où les communications téléphoniques étaient fortement perturbées.

AFP

Alassane Ouattara, le 5 mars 2011 à Abidjan

La flambée de violences à Abidjan et la reprise des combats dans l'ouest depuis environ deux semaines font craindre à l'ONU "une résurgence de la guerre civile" en Côte d'Ivoire.

L'Union africaine a invité Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, à une réunion jeudi en Ethiopie pour tenter de trouver une issue à la crise, qui a fait plus de 370 morts depuis fin 2010 selon l'ONU.

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