29 mars, 2011

Caucase russe: le leader de la rébellion islamiste peut-être tué

Hunafa.com/AFP/Archives

Capture d'écran d'une vidéo du chef de la guérilla islamiste dans le Caucase russe, Dokou Oumarov, diffusée le 3 mars 2011 sur le site Hunafa.com

Le chef de la guérilla islamiste dans le Caucase russe, Dokou Oumarov, pourrait figurer parmi les 17 rebelles tués lundi au cours d'une opération militaire en Ingouchie, a déclaré mardi une source policière, une information qui n'a toutefois pas été confirmée officiellement.

"Selon des informations préliminaires, des membres de la garde de Dokou Oumarov se trouvaient parmi les rebelles. Cela permet de supposer que Dokou Oumarov lui-même a aussi été tué", a indiqué cette source policière locale, citée par l'agence Interfax.

Le sort du Tchétchène Dokou Oumarov, qui s'est autoproclamé chef d'un "émirat du Caucase", fait régulièrement l'objet de spéculations. Sa mort a été annoncée à plusieurs reprises ces dernières années, sans être jamais confirmée de source officielle.

Dans son dernier message vidéo, diffusé en mars par des sites islamistes, Dokou Oumarov apportait son soutien aux mouvements de révolte dans le monde arabe.

Les autorités russes ont annoncé lundi la destruction d'une base de rebelles présumés en Ingouchie, république instable du Caucase russe, à la suite d'une frappe aérienne et d'une opération au sol.

"Plusieurs chefs rebelles se trouvaient à la base" au moment de cette opération, a déclaré mardi le président d'Ingouchie, Iounous-Bek Evkourov, cité par les agences de presse russes.

Néanmoins, une source dans les forces de l'ordre a indiqué à l'agence Ria Novosti que le corps de Dokou Oumarov n'avait pas encore été identifié parmi les cadavres.

"Maintenant il faut attendre les résultats des expertises génétiques des corps", a-t-elle déclaré, ajoutant que cela pourrait prendre une semaine.

Le président russe Dmitri Medvedev a qualifié mardi de "châtiment légitime" cette opération lancée dans le cadre de l'enquête sur l'attentat à l'aéroport de Moscou-Domodedovo le 24 janvier, qui avait fait 37 morts.

Les enquêteurs ont "établi le cercle complet des suspects impliqués dans ce crime grave. La plupart des suspects ont été éliminés au cours de cette opération", a déclaré M. Medvedev, cité par les agences russes, lors d'une rencontre avec le directeur adjoint du Service fédéral de sécurité (FSB), Sergueï Smirnov.

"Nous avons infligé d'importantes pertes à la rébellion", a-t-il ajouté.

L'attentat à Moscou-Domodedovo a été revendiqué par Dokou Oumarov, tout comme plusieurs autres opérations meurtrières, dont les deux attentats suicide qui avaient fait 40 morts le 29 mars 2010 dans le métro de Moscou.

La Russie commémorait mardi le double attentat, commis à une heure de pointe par deux femmes kamikazes. Dès le matin, des centaines de personnes venaient déposer des fleurs dans les stations de métro Loubianka et Park Koultoury, où les explosions s'étaient produites il y a un an.

Le Comité d'enquête russe, chargé des investigations dans le pays, a annoncé mardi avoir identifié tous les organisateurs directs de ces attentats, dont Goussen Magomedov, 22 ans, originaire du Daguestan, république instable caucasienne, qui aurait accompagné les kamikazes à Moscou.

La Russie a lancé un avis de recherche internationale contre Magomedov, qui est actuellement en fuite, a indiqué le comité.

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion locale s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.

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