16 mars, 2011

Berlin va fermer les réacteurs, Moscou ordonne une enquête et l’UE envisage des tests Le monde revoit sa copie du nucléaire


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liberte-algerie.com

Devant les développements inquiétants que connaissent les centrales nucléaires nipponnes depuis le séisme du 11 mars dernier, qui a été suivi d’un puissant tsunami, la peur habite les autres puissances nucléaires, notamment l’Allemagne et la Russie, craignant des remakes chez eux.

Les problèmes rencontrés par les Japonais dans la gestion de leurs réacteurs nucléaires, qui risquent d’avoir des retombées catastrophiques, ont poussé d’autres pays utilisant cette même source d’énergie à songer à prendre des précautions pour se mettre à l’abri d’une quelconque catastrophe.
Ainsi, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé, hier, la fermeture pour trois mois des réacteurs nucléaires les plus anciens, qui sont au nombre de sept, après les explosions dans une centrale au Japon. “Nous allons engager un examen de sécurité de toutes les centrales nucléaires”, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'une nouvelle réunion de crise, avec les chefs de gouvernement des États régionaux où sont installées des centrales atomiques. Cet examen aura pour conséquence que “les réacteurs qui sont entrés en service avant la fin 1980 seront arrêtés pendant la durée du moratoire”, a-t-elle ajouté. Sept réacteurs correspondent à ce critère.
Dans la foulée de cette annonce, les valeurs énergétiques ont continué leur dégringolade de la veille à la Bourse de Francfort : à 11h GMT, EON affichait – 4,69% et RWE – 4,03% dans un marché en recul de 4,42%. Le conglomérat industriel Siemens, constructeur de centrales nucléaires, perdait 4,03%.
Face à des Allemands inquiets et à une écrasante majorité opposés au nucléaire, le chef du gouvernement avait annoncé lundi soir le gel pour trois mois, le sursis accordé l'an dernier aux 17 réacteurs. Selon un sondage de la chaîne publique ARD réalisé après les explosions dans la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, 80% des Allemands se prononcent pour un arrêt définitif de cet allongement.
Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre russe a ordonné, hier, de mener une étude sur le secteur nucléaire en Russie après le séisme au Japon qui a provoqué plusieurs explosions dans une centrale nucléaire, ont rapporté les agences russes.
Vladimir Poutine a demandé aux ministères concernés d'“analyser l'état actuel des centrales nucléaires et les perspectives pour l'avenir” au cours d'une réunion gouvernementale sur la sécurité énergétique. “Je vous demande de présenter d'ici un mois les résultats au gouvernement russe”, a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre russe a souligné que la Russie n'avait pas de centrales nucléaires dans des zones sismiques et n'avait pas l'intention d'en construire dans de tels endroits. “Nous devons être prêts à agir face à toute éventualité”, a-t-il cependant souligné. La Russie, qui est l'un des plus importants producteurs d'énergie atomique dans le monde, construit plusieurs centrales nucléaires à l'étranger.
Par ailleurs, la Commission européenne a entamé, hier, un débat sur l’organisation de tests de résistance des centrales nucléaires européennes après les accidents au Japon. “C'est une idée qui doit être envisagée et elle devrait être débattue” lors de cette réunion, prévue mardi après-midi à Bruxelles, a indiqué Marlene Holtzner, porte-parole du commissaire en charge de l'énergie. “Ce sera l'un des sujets abordés” par les responsables gouvernementaux des différents pays de l'UE, des autorités nationales européennes de la sûreté nucléaire et des représentants de l'industrie du secteur, a-t-elle précisé. Il doit s'agir avant tout d'un échange d'informations et “d'un point de situation”, a-t-elle précisé.
La lettre d'invitation du commissaire européen à l'énergie Günther Oettigner, souligne la nécessité pour l'Europe de procéder “à un examen complet de la situation” de son secteur nucléaire civil, à la suite “du désastre au Japon et de ses conséquences sur les centrales nucléaires” du pays.
La réunion doit notamment passer en revue l'état des réacteurs nucléaires européens du même type que ceux de la centrale de Fukushima 1, où les accidents se succèdent depuis le séisme de vendredi. Elle entend aussi faire le point sur les plans de sécurité prévus dans les centrales “en cas de graves tremblements de terre”, et s'assurer que les systèmes d'alimentation électrique de secours sont opérationnels en cas de coupure prolongée de courant, afin d'assurer le refroidissement des réacteurs, selon M. Oettinger.
En Inde, le Premier ministre Manmohan Singh s'est efforcé de rassurer l'opinion sur les vingt réacteurs en activité en affirmant lundi que le département d'énergie atomique allait réviser immédiatement leurs systèmes de sécurité. Mais les associations environnementales s'inquiètent aussi du projet de construction de six réacteurs EPR sur le site de Jaïtapur, dans l'État du Maharashtra, qui devraient fournir à terme près de 10 000 mégawatts (MW).

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