09 mars, 2011

Assassinats et exécutions sommaires - Les soldats pro-Gbagbo répondront individuellement de leurs actes

Le Patriote


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© Getty Images
C`est le summum de la bêtise humaine ! De mémoire de journaliste en Côte d`Ivoire, jamais il n`y a eu de femme ivoirienne tuée lors d`une manifestation pacifique. Même pendant le régime d`exception de feu le Général Robert Guéi en 2000, les femmes ne sont pas tombées sous les balles assassines des hommes en treillis. Mais sous Gbagbo, des femmes sont tuées à bout portant. Les tueries des femmes d`Abobo perpétrées le jeudi 3 mars dernier par des soldats pro-Gbagbo étaient d`une atrocité inimaginable. Ces soldats ou du moins des miliciens à la solde de Gbagbo ont utilisé des moyens disproportionnés pour tuer les femmes d`Abobo : leur tort, c`est d`avoir simplement dénoncé la confiscation du pouvoir d`Etat par le « putschiste constitutionnel ». La femme est « sacrée », c`est un être fragile et vulnérable. Elle mérite une attention soutenue. Les soldats pro Gbagbo, notamment ceux de la Brigade Anti-émeute (BAE) sont responsables de la mort de ces huit femmes d`Abobo et des dizaines de blessés. Ils répondront de leur acte devant les juridictions internationales. Ce Corps, appartenant à la Police ne saura se dérober. D`ailleurs, sur les lieux de ces tueries, le Blindé de la BAE était encore visible dans les environs. Ces hommes en treillis fidèles à Laurent Gbagbo, n`ont pu utiliser à bon escient le dicton de leur du président sortant. Lequel dicton stipule que « quand on t`envoie, il faut savoir t`envoyer ». Les éléments de la BAE n`ont pas su s`envoyer, ils sont allés tirer à l`arme lourde sur des manifestantes aux mains nues. Là où ils auraient pu encadrer pacifiquement cette manifestation. Même si l`ordre de tuer ces femmes vulnérables venait du premier responsable de la BAE, le Commandant Loba, ces soldats auraient du faire preuve de retenue. Car, la responsabilité devant les juridictions est individuelle et non collective. Chaque élément est appelé à défendre sa tête. Le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) a lancé une mise en garde aux soldats et « jeunes Patriotes » fidèles à Gbagbo depuis décembre dernier pour que les crimes contre l`humanité cessent. Le Procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo a encore interpellé samedi dernier sur les antennes de RFI, le camp de Gbagbo sur les tueries. Une enquête relative à ces exactions sera bientôt ouverte. Les soldats pro-Gbagbo sont invités à une prise de conscience. Ils sont appelés à se ranger du côté de la légalité. Le porte-parole du Ministre de la Défense, le Capitaine Alla Kouakou Léon continue d`appeler ses frères à la retenue. « Nous ne sommes pas formés pour tuer les populations. Nous ne devons même pas les effrayer. Nous devons les accompagner même au champ», a-t-il indiqué, lors d`une de ses déclarations. Il leur a fait remarquer qu`il n`est pas encore tard pour se rallier. Car chacun répondra individuellement de ses actes.
Anzoumana Cissé

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