14 février, 2011

TDC: Simon Compaoré refuse de polémiquer avec les syndicats

Simon Compaoré

Les centaines de millions de francs CFA collectés en 2009 au titre de la Taxe sur le développement communal (TDC) ont servis à réaliser des infrastructures au profit des populations. C’est le message donné par Simon Compaoré, le maire de la commune de Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse ce 14 février 2011 à Ouagadougou. Le maire, qui refuse de commenter les déclarations des syndicats opposés à la TDC, en a profité pour rappeler aux citoyens qu’ils ont jusqu’au 31 mars courant pour s’acquitter de ladite taxe.

«Quand la coopération française vous donne 500 millions de francs CFA pour construire un pont afin de désenclaver un quartier, vous croyez que cet argent vient d’où? Du contribuable français évidement!». Alors que la TDC suscite une levée de boucliers, notamment de la part des syndicats qui demandent son abrogation pure et simple, Simon Compaoré ne manque pas d’arguments pour expliquer son bien fondé. Avant de tendre sa sébile à l’extérieur pour quémander de l’aide, dit-il en substance, il faut d’abord compter sur ses propres forces. C’est d’ailleurs fort de ce crédo que la TDC a été instituée en 2008 sur demande de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF).

Les autorités comptaient récolter 1,05 milliards de francs CFA au titre de la TDC en 2009, année de la mise en œuvre de la loi. Ce sont finalement 454,393 millions qui sont entrés dans les caisses, soit un taux de recouvrement de 43,28 %. Un chiffre relativement faible et qui s’explique, selon le maire, par l’incivisme fiscal et par le fait que l’opération de recouvrement a commencé tard.
La loi prévoit la clé de répartition de cette manne: 40% du montant sont affectés à la commune qui collecte la taxe, tandis que les 60% restants sont reversés dans un Fonds de solidarité communale. Ce montant récolté au niveau du compte communal est ensuite reparti comme suit: 50% de façon égalitaire entre les 351 communes du Burkina, l’autre moitié au prorata de la population de chaque commune. C’est ainsi que la commune de Ouagadougou a bénéficié de plus de 181 millions de francs CFA. Cette somme a été utilisée pour appuyer quelques unes des 234 écoles reversées à la commune de Ouagadougou, les centres de santé, réaliser des points d’eau, entretenir ou renouveler la voirie… «Nous n’attendons pas la TDC pour payer les salaires des travailleurs de la mairie. Nous réalisons des investissements qui vont profiter à tout le monde avec cette taxe», a affirmé Simon Compaoré.

Le bourgmestre de la capitale refuse du reste de polémiquer avec les syndicats qui, très récemment encore, se sont prononcés contre cette taxe. «Je n’ai pas à réagir. Ils sont libres et dans leur droit de dire ce qu’ils pensent. Ce que je sais, c’est qu’en tant que maire, je suis chargé d’appliquer la loi», a-t-il répondu. Il a également promis qu’au moment opportun, «avec beaucoup de respect pour le citoyen, des contrôles seront lancés.» Les propriétaires d’engins à deux roues ou de voitures ont jusqu’au 31 mars courant pour se mettre à jour. Pour le seul mois de janvier 2011, 1114 propriétaires de véhicules et 793 propriétaires de moto se seraient déjà acquittés de la TDC, rien que dans cinq centres d'impôts, ce qui fait dire à l'édile de la ville de Ouagadougou que la population a bien compris le bien fondé de la taxe.


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