14 février, 2011

Nouvel appel à une manifestation à Alger

La Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) annonce la tenue d'une nouvelle marche contre le régime au pouvoir le 19 février à Alger.

La CNCD a pris cette décision à l'issue d'une réunion de ses différentes composantes, dimanche. Elle survient au lendemain de la manifestation qui a réuni à Alger au moins 7000 personnes, selon le Rassemblement pour la culture et la démocratie (au moins 3000 selon les médias) et qui a été sévèrement réprimée par les forces de l'ordre.

La marche de samedi prochain empruntera le même parcours que celle du 12 février. Les manifestants marcheront de la place du 1er mai jusqu'à la place des martyrs. L'opposition a précisé que la marche se voulait « pacifique ». Une proposition pour occuper la place du 1er mai a été rejetée.

Manifestation de samedi à Alger

Photo: AFP/Pierre Verdy

Manifestation du 12 février à Alger

L'autre décision prise lors de la réunion est l'élargissement de la Coordination dans d'autres départements de l'Algérie. L'opposition vise ainsi à « donner à notre action une dimension nationale et à impliquer d'autres forces dans le pays », selon Lyes Redimi, représentant, au sein de la Coordination, du Collectif des jeunes chômeurs.

La CNCD a qualifié de « positive » la manifestation de samedi. L'opposition s'est félicitée de la réponse de la population de braver l'interdiction de manifester et d'avoir tenu « aussi longtemps » devant les forces de l'ordre. Les rassemblements sont interdits à Alger depuis l'instauration de l'état d'urgence en 1992.

L'opposition en a profité pour condamner et dénoncer « le comportement brutal des forces de sécurité ainsi que les arrestations des militants ». Selon la CNCD, 300 personnes ont été arrêtées samedi et elles ont toutes été libérées dimanche. Le ministère de l'Intérieur parlait pour sa part de 14 arrestations et disait que toutes les personnes avaient été libérées presque immédiatement.

La CNCD est composée de partis politiques, d'organisations de défense des droits de la personne, de cybermilitants et de regroupements de jeunes chômeurs. Elle est née le 21 janvier, après les émeutes de cinq jours qui avaient ébranlé l'Algérie au début du mois.

L'opposition réclame la fin du régime du président Abdelaziz Bouteflika.

Washington lance un appel à la retenue

Le département d'État américain a appelé dimanche les forces de l'ordre algériennes à faire preuve de retenue face aux manifestants algériens.

« Nous prenons acte des manifestations actuelles en Algérie, et appelons à la retenue les forces de sécurité », a indiqué le porte-parole du département d'État, Philip Crowley, dans un communiqué.

« Par ailleurs, nous réaffirmons notre soutien aux droits universels du peuple algérien, y compris les droits de réunion et d'expression. Ces droits s'appliquent sur Internet » et « doivent être respectés », a-t-il ajouté.

Washington précise qu'il suivra de près la situation en Algérie au cours des prochains jours.

Radio-Canada.ca

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