01 février, 2011

Michèle Alliot-Marie a profité de l'avion d'un proche de Ben Ali

lemonde.frLa ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, à Matignon, le 17 janvier.

La ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, à Matignon, le 17 janvier.AFP/PATRICK KOVARIK

Michèle Alliot-Marie n'en finit pas d'être embarrassée par ses relations avec le clan Ben Ali. Le Canard enchaîné affirme, dans son édition du mercredi 2 février, que la ministre des affaires étrangères, accompagnée de son compagnon Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, et de ses parents, a profité à titre gracieux d'un jet privé appartenant à Aziz Miled, homme d'affaires proche du clan Ben Ali-Trabelsi, et Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu Ben Ali.

>> Notre infographie : Le clan Ben Ali, une mafia à la tête de l'Etat

Interrogée par l'hebdomadaire, la ministre a reconnu avoir fait ce voyage, durant les vacances de Noël, entre Hammamet et Tabarka, pour se rendre dans un hôtel appartenant également à Aziz Miled. L'entourage de Mme Alliot-Marie répond cependant au Canard enchaîné que ce dernier n'est "pas, mais alors pas du tout un proche de Ben Ali".

Une affirmation bien hardie : d'une part, l'homme d'affaires était associé au beau-frère de l'ex-président tunisien. Ensuite, comme le prouve cette liste (.pdf), l'homme a vu ses avoirs en Suisse gelés par la Confédération helvétique à la suite de la chute de l'ex-homme fort du pays. Selon le Canard, il était l'un des bailleurs de fonds des campagnes de M. Ben Ali et a signé un appel pour que ce dernier se représente en 2014 (un texte encore disponible ici).

Toujours selon l'hebdomadaire, la ministre affirme avoir "payé ses vacances", mais n'est pas en mesure de préciser à quel nom a été établie la note de l'hôtel de M. Miled. Et admet avoir profité de l'avion privé de ce dernier à titre gracieux.

L'information tombe d'autant plus mal que Michèle Alliot-Marie a choqué en proposant, à l'Assemblée nationale, quelques jours avant la fuite de M. Ben Ali, d'apporter à l'Etat tunisien le "savoir-faire" français en matière de maintien de l'ordre. Des propos qui ont, selon elle, été "mal interprétés".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire