13 février, 2011

Israël: Benny Gantz prend les rênes de l'armée en pleine tension régionale

JERUSALEM (AFP)

GPO/AFP/Archives

Photo du général Benny Gantz fournie le 7 décembre 2005 par le service de presse du gouvernement israélien

Le général Benny Gantz, nommé dimanche à la tête de l'armée israélienne, est immédiatement confronté à un double défi: mettre fin aux "guerres intestines" au sommet de la Défense et s'adapter à la nouvelle donne stratégique après la chute du président égyptien Hosni Moubarak.

"Le général Gantz est un excellent officier et un commandant expérimenté. Sa nomination va permettre d'assurer la stabilité au sein de l'armée, qui est d'autant plus importante que la région connaît de violentes secousses", a affirmé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Le général Gantz --sans charisme mais qualifié de "bon soldat" par les médias-- prend les rênes de la plus puissante armée de la région en pleine période d'incertitude pour l'Etat d'Israël à la suite du départ du président Moubarak, chassé par la rue après trois décennies de règne.

Sa nomination s'est faite dans la précipitation et la confusion. Arrivé au poste de chef d'état-major adjoint, il avait annoncé l'an dernier qu'il quittait l'armée lorsque le ministre de la Défense Ehud Barak lui avait préféré Yoav Galant, un autre général, pour devenir patron de l'armée.

Mais au dernier moment, la promotion de Yoav Galant, soupçonné d'avoir occupé illégalement un terrain domanial autour de sa villa, a été annulée par une commission de contrôle.

M. Barak, qui entretenait des relations exécrables avec le chef d'état-major sortant, le général Gaby Ashkenazi, a refusé de prolonger le mandat de ce dernier, qui arrive à expiration lundi, le temps de trouver un autre candidat.

Le ministre de la Défense a même tenté de nommer un chef d'état-major par "intérim", mais cette initiative a provoqué un tel tollé qu'il a dû renoncer à son projet et se résigner à choisir Benny Gantz. Le Premier ministre est lui-même intervenu pour mettre fin au feuilleton.

Selon un récent sondage, trois Israéliens sur quatre considèrent que l'attitude du ministre de la Défense a porté atteinte à la "sécurité de l'Etat".

Le général Gantz, à peine désigné, va devoir réviser tous les plans stratégiques pour tenir compte de la nouvelle configuration stratégique au Proche-Orient, notent des analystes de défense.

Les dirigeants israéliens craignent au plus haut point un scénario "à l'iranienne", aux termes duquel les Frères musulmans --dont le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza est issu-- s'empareraient du pouvoir au Caire ou exerceraient au moins suffisamment d'influence pour obtenir l'abrogation du traité israélo-égyptien de 1979.

Sur le plan militaire, cet accord avait permis à l'armée israélienne de réduire son dispositif le long des 240 kilomètres de frontière avec l'Egypte et de se redéployer sur le flanc Nord et dans les Territoires palestiniens.

Ainsi que l'a souligné la radio de l'armée, le général Gantz "ne bénéficiera dans ce contexte d'aucune période de grâce" et ne pourra compter que sur ses états de service.

Agé de 51 ans, Benny Gantz s'est engagé en 1977 dans les parachutistes, devenant commandant en 1989 de l'unité d'élite Shaldag de l'armée de l'air, puis commandant en 1994 de la région militaire centre qui couvre la Cisjordanie occupée.

Il est devenu commandant de la région militaire nord qui borde la Syrie et le Liban en 2002, puis commandant des forces terrestres en 2005 et attaché militaire aux Etats-Unis en 2007, avant d'être rappelé en Israël en juillet 2009 pour exercer les fonctions de chef d'état-major adjoint.

Marié et père de 4 enfants, il est diplômé en Histoire de l'Université de Tel-Aviv et a obtenu une maîtrise en sciences politiques de l'Université de Haïfa, ainsi qu'une maîtrise en gestion des ressources nationales de la National Defence University aux Etats-Unis.

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