09 février, 2011

Colombie: libération d'un otage des Farc et espoirs de dialogue

VILLAVICENCIO (Colombie) (AFP)

AFP

Hélicoptères mis à disposition par le Brésil pour se rendre sur les lieux de la libération des otaages, le 8 février dans le département de Meta (centre de la Colombie)

La guérilla colombienne des Farc a libéré mercredi un élu, membre d'un groupe de cinq otages qu'elle s'est engagée à relâcher, alors que des informations laissant entrevoir la possibilité d'un dialogue avec l'Etat se sont multipliées.

"Le comité international de la Croix-Rouge confirme la libération du conseiller Marcos Baquero, qui a été remis à la mission humanitaire", a déclaré une porte-parole de cet organisme partie prenante au processus de libération, Maria Cristina Rivera.

Marcos Baquero, âgé de 33 ans, a été remis par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), à une mission humanitaire composée de la médiatrice Piedad Cordoba, de deux délégués du CICR et d'un représentant de l'association Colombiens et colombiennes pour la paix, a précisé cette porte-parole.

L'homme a été libéré dans le département de Meta, a-t-elle ajouté vers 16h00 (21h00 GMT) sans révéler le lieu exact de la remise.

La mission humanitaire chargée de le récupérer avait décollé mercredi à 8h40 (13h40 GMT) de Villavicencio (95 kms à l'est de Bogota) à bord d'un hélicoptère mis à disposition par le Brésil pour se rendre sur les lieux de la libération.

L'appareil, arrivé peu avant 10h00 (15h00 GMT) a pris le chemin du retour vers 16h00 (21h00 GMT).

"Actuellement l'hélicoptère (...) transporte Baquero vers Villavicencio, où il retrouvera sa famille, après un an et sept mois de séparation", a déclaré Mme Rivera.

Auparavant une soeur de l'ex-otage, Lucia Baquero, avait confirmé à l'AFP qu'il avait pu appeler son épouse et qu'il était "en bonne santé et impatient de retrouver ses deux enfants".

La guérilla avait annoncé le 8 décembre qu'elle remettrait en liberté sans conditions cinq de ses otages.

Marcos Baquero, conseiller du Parti vert à San Jose del Guaviare (400 kms au sud-ouest de Bogota), est le premier du groupe à retrouver la liberté. Les autres seront libérés entre vendredi et dimanche, selon le CICR.

La libération de cet homme et des quatre autres otages constitue le premier geste de la guérilla depuis que Juan Manuel Santos, ex-ministre de la Défense (2006-2009), et membre du Parti social d'union nationale (Partido de la U, droite) a accédé à la présidence, en août 2010.

Les Farc - en conflit avec l'Etat depuis 1964 et qui compteraient encore quelque 8.000 combattants selon des données officielles - détiennent 19 militaires et policiers qu'elles présentent comme des "prisonniers politiques" échangeables contre leurs hommes emprisonnés, ainsi qu'un nombre indéterminé de civils.

Parmi les cinq otages qui seront libérés d'ici à dimanche, figurent deux militaires et un policier membres de ce groupe.

Piedad Cordoba, médiatrice désignée pour ce processus de libération, a en outre laissé entrevoir la possibilité d'autres remises en liberté en 2011.

"Je crois que ceci est le début d'une grande campagne pour la paix", a déclaré lundi cette ancienne sénatrice du Parti libéral (centre gauche), en ajoutant qu'elle croyait possible la libération d'ici au mois de juillet des 16 autres policiers et militaires présentés comme des prisonniers politiques.

Le quotidien colombien El Espectador affirme pour sa part dans son édition de mercredi que depuis le mois d'août "plusieurs contacts sont intervenus entre des délégués du gouvernement et des membres des Farc".

Le journal ajoute, sans citer de sources, que les parties ont envisagé des discussions en Europe.

Juan Manuel Santos a cependant réitéré publiquement lundi que les conditions d'un tel dialogue n'étaient pas remplies.

"Pour qu'une possibilité de dialogue s'ouvre il faut des faits marquants: le renoncement au terrorisme, à l'enlèvement, au trafic de drogue, à l'extorsion et à l'intimidation", a-t-il dit en mentionnant les conditions déjà posées au début de son mandat.

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