23 janvier, 2011

Portugal: le président Cavaco Silva réélu au premier tour, sans surprise

LISBONNE (AFP)

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Le président sortant Anibal Cavaco Silva et son épouse Maria votent, le 23 janvier 2011 à Lisbonne

Le président portugais Anibal Cavaco Silva, un économiste conservateur de 71 ans, a été réélu sans surprise dès le premier tour dimanche à l'issue d'une élection présidentielle, marquée par une très forte abstention, selon les premières projections diffusées par les chaînes de télévision.

Selon ces projections réalisées pour la chaîne de télévision publique RTP et la chaîne privée SIC, M. Cavaco Silva, soutenu par la droite parlementaire minoritaire, a recueilli entre 51,6 et 58% des voix, devant le poète socialiste Manuel Alegre, 74 ans, qui obtient de 17,1 à 21% des suffrages.

Le taux d'abstention se situe entre 47 et 54% des inscrits, selon ces projections de la chaîne publique RTP et de la chaîne privée SIC.

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Une femme sort d'un bureau de vote, à Lisbonne le 23 janvier 2011

Au cours de la campagne, M. Cavaco Silva, un économiste conservateur de 71 ans qui fut pendant dix ans Premier ministre (1985-1995), avait fait de son expérience son principal atout, appelant les électeurs au "vote responsable" face aux inquiétudes suscitées par la crise financière.

"Jamais, la situation de notre pays n'a été aussi critique. Ce n'est pas le moment des aventures: les autres nous regardent et le Portugal a besoin de crédibilité", avait déclaré le président sortant, vendredi lors d'un dernier meeting à Lisbonne.

Tout en multipliant les piques à l'égard du gouvernement socialiste, cet homme grand et sec, à la mine austère, s'est posé en "défenseur de la stabilité politique", promettant d'être "impartial" et "au-dessus des partis politiques".

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Le candidat Manuel Alegre vote le 23 janvier 2011 à Lisbonne

Son principal adversaire, Manuel Alegre, était soutenu à la fois par le Parti socialiste du Premier ministre José Socrates et par le Bloc de Gauche (extrême gauche).

Préoccupés par la progression du chômage et de la pauvreté, soumis depuis début janvier à leur troisième plan d'austérité en un an, les Portugais avaient manifesté peu d'intérêt pour une campagne électorale jugée morose, faute de suspense, mais aussi de véritable enjeu en raison des pouvoirs limités du chef de l'Etat.

Figure très respectée au Portugal, le président de la République représente une autorité morale importante, mais n'a pas de pouvoir exécutif même s'il dispose du droit de dissoudre le Parlement.

Dans de nombreux bureaux de vote, les opérations avaient par ailleurs été perturbées pendant plus de deux heures en milieu d'après-midi, en raison d'une panne informatique, décourageant certains électeurs.

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Fiche des deux favoris à l'élection présidentielle au Portugal

Toute la journée, les candidats mais aussi le Premier ministre José Socrates et de nombreux dirigeants politiques avaient appelé les électeurs à voter, insistant sur l'importance de ce scrutin au moment où le Portugal, lourdement endetté et menacé de récession, fait face à de graves difficultés de financement qui pourraient le contraindre à recourir à l'aide internationale.

"Le Portugal vit un moment spécial" qui donne "une "signification spéciale" à ce scrutin, avait déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, ancien Premier ministre social-démocrate du Portugal, venu voter à Lisbonne.

Candidat "indépendant" en 2006, Manuel Alegre avait alors obtenu 20,7% des suffrages derrière M. Cavaco Silva (50,5%), mais devant l'ancien président socialiste Mario Soares (14,3%).

Depuis la fin de la dictature au Portugal en 1974, tous les présidents candidats à un second mandat ont été réélus au premier tour.

Selon les projections des chaînes de télévision, Fernando Nobre, président d'une ONG de médecins, arriverait en troisième place du scrutin, obtenant entre 13,1 et 16,5% des voix, devant le communiste Francisco Lopes (5 à 8%), un député régional de l'île de Madère José Manuel Coelho (2 à 4,5%) et Defensor Moura, un socialiste dissident (1 à 2,1%).

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