19 janvier, 2011

Pakistan: une bombe explose devant une école, au moins un mort

PESHAWAR (Pakistan) (AFP)

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Un policier à côté de l'épave d'un véhicule incendié, après une explosion, le 19 janvier 2011 à Peshawar

Au moins un homme a été tué et 15 personnes, essentiellement des écoliers, ont été blessées mercredi dans l'explosion d'une bombe devant l'entrée d'une école à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, a annoncé la police.

Près de 4.000 personnes ont été tuées au Pakistan en trois ans et demi par des attentats --suicide pour la plupart-- perpétrés essentiellement par les talibans alliés à Al-Qaïda et des groupes islamistes qui leurs sont liés.

"La bombe, munie d'un retardateur, était dissimulée dans une charrette tirée par un cheval et elle a explosé devant une école privée", a expliqué à l'AFP Mohamad Ijaz, un officier de la police de Peshawar, ajoutant que c'est le conducteur de la charrette qui a été tué.

Personne ne pouvait encore dire si la bombe a explosé de manière accidentelle ou prématurément à cet endroit ou si l'école était la cible. L'explosion s'est produite dans un quartier proche d'une zone de résidences de l'armée, qui est l'une des cibles privilégiées des insurgés islamistes.

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Policiers et habitants sur les lieux de explosion d'une bombe, le 19 janvier 2011 à Peshawar, au Pakistan

"Un homme a été tué et 11 personnes ont été blessées, dont huit élèves", a indiqué à l'AFP Shafi Ullah, un autre officier de police de cette grande ville du nord-ouest, capitale de la province de Khyber-Pakhtunkhwa, aux portes des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan, bastion des talibans pakistanais, à la fois le principal sanctuaire dans le monde d'Al-Qaïda et la base arrière des talibans afghans.

"Nous avons admis 15 blessés et reçu un cadavre", a confirmé à l'AFP Jamil Shah, porte-parole du principal hôpital de Peshawar. Selon lui, 11 des blessés sont des écoliers, âgés de 5 à 8 ans.

Lundi déjà, 18 personnes avaient été tuées par l'explosion d'une bombe dans un minibus de transports publics dans le district de Hangu, à une centaine de km au sud-ouest de Peshawar.

Les talibans ont décrété à l'été 2007, à l'unisson d'Oussama ben Laden en personne, le jihad à Islamabad et à ses forces de sécurité pour leur soutien, depuis fin 2001, à la "guerre contre le terrorisme" de Washington.

Une majorité des attentats vise la police ou l'armée mais, de plus en plus souvent, les bombes ciblent des civils.

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Un policier inspecte l'épave d'un véhicule, après l'explosion d'une bombe, le 19 janvier 2011 à Peshawar

L'armée a perdu plus de 2.400 soldats dans les combats contre les talibans et des combattants étrangers d'Al-Qaïda depuis fin 2001 dans les zones tribales mais Washington, qui finance une grande partie de l'effort militaire pakistanais, presse Islamabad à intensifier la lutte contre les insurgés islamistes et notamment les talibans afghans dans leurs bases arrières.

Et les drones de la CIA, stationnés en Afghanistan ou, selon certains médias américains et pakistanais, dans des bases secrètes au Pakistan, tirent, quasi-quotidiennement depuis quelques mois, des salves de missiles visant les cadres d'Al-Qaïda et des talibans dans les zones tribales.

Officiellement, le gouvernement proteste contre ces "violations de la souveraineté du Pakistan", mais les experts et les médias pakistanais et américains se font régulièrement l'écho d'un accord secret entre Islamabad et Washington pour autoriser ces tirs de missiles.

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