31 janvier, 2011

Pakistan: trois policiers et un passant tués dans un attentat suicide

PESHAWAR (AFP)

AFP/Archives

Un ranger pakistanais, le 16 janvier 2011 à Karachi

Trois policiers et un passant ont été tués lundi par un kamikaze qui a fait exploser sa bombe au passage d'un fourgon de la police dans le nord-ouest du Pakistan, une nouvelle attaque revendiquée par les talibans alliés à Al-Qaïda.

Les policiers effectuaient une patrouille ordinaire dans un quartier périphérique de Peshawar, la grande ville du nord-ouest située aux portes des zones tribales où l'armée combat les talibans, a précisé Siraj Ahmed, un haut responsable de l'administration de Peshawar.

Le chef adjoint de la police du district, Rashid Khan, ainsi qu'un de ses gardes du corps et son chauffeur --deux policiers-- ont péri dans l'attaque, ainsi qu'un passant, selon M. Ahmed.

"Nous avons reçu les cadavres de trois policiers et d'un civil", a confirmé à l'AFP Abdul Hameed Afridi, directeur du principal hôpital de la ville, précisant que 11 autres personnes, dont quatre policiers, ont été blessés.

"Le kamikaze était un jeune garçon, il est arrivé à pied et a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui à côté du fourgon de police", a-t-il précisé.

"Nous avons retrouvé sa tête intacte, c'était un jeune garçon", a confirmé à l'AFP Umar Gul, un officier de police contacté sur place.

Le véhicule a été entièrement détruit par la bombe, dont la puissance est estimée à 6 ou 7 kg d'explosifs, selon lui.

Le bilan et les circonstances de l'attaque ont été confirmés à l'AFP par deux autres responsables de la police de Peshawar.

Près de 4.000 personnes ont été tuées en trois ans et demi dans tout le Pakistan par une vague de près de 450 attentats --suicide pour la plupart--, perpétrés par les talibans, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda en 2007, et par des groupes islamistes armés qui leurs sont liés.

Samedi déjà, quatre personnes, dont deux femmes, avaient été tuées et 19 autres blessées dans l'explosion de deux camions piégés, l'un à l'intérieur d'un tunnel, l'autre à la sortie de celui-ci, sur un axe routier important reliant Peshawar à une ville-garnison plus au sud.

"Nous avons répété que nous viserions la police et les forces de sécurité", a déclaré par téléphone depuis un lieu inconnu Azam Tariq, le porte-parole du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), en revendiquant l'attaque.

Le TTP assure mener ces attaques en représailles aux opérations de l'armée dans certaines zones tribales mais aussi au soutien tacite d'Islamabad à une campagne sans précédent de tirs de missiles par les drones de la CIA américaine, visant désormais quasi-quotidiennement Al-Qaïda et les talibans pakistanais et afghans dans leurs bastions du nord-ouest.

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