19 janvier, 2011

Moscou publie les échanges avant l'accident d'avion du président polonais

MOSCOU (AFP)

AFP/archives

L'ancien président polonais Lech Kaczynski, le 19 mars 2009 à Bruxelles

La Russie a publié mercredi les transcriptions des conversations entre les contrôleurs aérien de Smolensk (ouest) et l'équipage de l'avion du président polonais Lech Kaczynski qui s'est écrasé en avril, afin de prouver que les aiguilleurs du ciel n'ont pas commis de faute.

Le Comité intergouvernemental d'aviation (MAK) - l'organisation réunissant plusieurs pays d'ex-URSS qui est chargé de l'enquête - a publié ces minutes sur son site internet, www.mak.ru.

Ces documents montrent que les contrôleurs étaient surpris de voir arriver l'avion polonais, mais qu'ils l'ont mis en garde contre un atterrissage, le brouillard étant trop épais.

"J'ai été informé qu'un Tupolev-154 polonais vole vers nous. Putain. Ils ne nous demandent pas d'autorisation, il faut qu'on leur dise qu'on est complètement couvert" par le brouillard, dit un contrôleur à l'un de ses chefs par téléphone.

La tour de contrôle s'adresse 40 minutes plus tard à l'appareil du président Kaczynski, lui signifiant que l'aéroport ne peut l'accueillir en raison d'une visibilité de seulement 400 mètres.

"Les conditions pour vous accueillir ne sont pas réunies", dit l'aiguilleur. Le pilote polonais lui répond alors qu'il va tenter d'atterrir et qu'il fera un survol s'il juge trop dangereux de se poser.

Un peu plus tard, deux contrôleurs s'accordent pour conseiller de nouveau à l'avion de ne pas se poser, mais conviennent que c'est à l'équipage "de décider".

Lors de son dernier message, l'appareil signifie que ses lumières sont allumées, avant que le contact ne soit rompu. Les contrôleurs lancent alors un torrent de grossièretés.

"Mais putain de merde il est où?", lance l'un des hommes de la tour de contrôle, "il est parti faire un deuxième tour, puis a disparu", dit un autre un peu plus tard, "Oh putain", hurle alors un troisième.

Cette publication intervient peu après des accusations de Varsovie, qui estime que les contrôleurs russes à l'aéroport de Smolensk ont induit en erreur les pilotes sur la position de l'appareil.

Le MAK a souligné que la responsabilité de l'accident incombait à l'équipage polonais.

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