25 janvier, 2011

Mexique : la mort de Samuel Ruiz, l’«évêque des indiens et des pauvres»

Samuel Ruiz, devant le chef de la rébellion zapatiste, le sous-commandant Marcos, à San Cristobal, en janvier 1996.
Samuel Ruiz, devant le chef de la rébellion zapatiste, le sous-commandant Marcos, à San Cristobal, en janvier 1996.
Reuters
Par RFI

Ancien évêque de San Cristobal de Las Casas, capitale du Chiapas, Samuel Ruiz est décédé ce lundi 24 janvier 2011 à l’âge de 86 ans. Il avait été proposé pour le prix Nobel de la paix en 1994 pour son rôle de médiateur dans le conflit qui opposait le gouvernement central d’Ernesto Zedillo à la rébellion indienne et sociale conduite par l’EZLN du sous-commandant Marcos.

Avec AFP

Samuel Ruiz fut au Mexique l’un des promoteurs de la théologie de la libération dans les années 70. Infatigable défenseur des pauvres et des indiens, il a été pendant quarante ans, de 1959 à 1999 évêque de San Cristobal de Las Casas, dans l’Etat méridional du Chiapas. Un Etat dont la population est majoritairement indienne et pauvre.

Instigateur de la fondation pour les droits de l’homme, le réputé Centre des droits humains Fray Bartolomé de Las Casas, Samuel Ruiz s’engagea comme médiateur entre le gouvernement d’Ernesto Zedillo et la guérilla de l’Armée de libération zapatiste qui pris les armes en 1994.

Artisan de l’accord politique de 1996 qui mit fin à l’insurrection armée, il a été récompensé par le prix Simon Bolivar de l’Unesco, un prix qui récompense des activités ayant contribué à «la liberté, l’indépendance et à la dignité des peuples, ainsi qu’au renforcement de la solidarité entre les nations». Son activisme social et politique lui valut de solides inimitiés tant dans la classe politique mexicaine que dans la hiérarchie religieuse notamment au Vatican.

C’est à San Cristobal de Las Casas que Samuel Ruiz, baptisé jtatic, «père» en langue totzil par les indiens, sera veillé et inhumé.

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