Dans une lettre ouverte publiée lundi 24 janvier par plusieurs journaux de son pays, le chef de la diplomatie nigériane demande au Conseil de sécurité de l'ONU de voter une résolution pour autoriser l'usage de la force pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir. Selon lui, la crise actuelle a été précipitée « par le seul Laurent Gbagbo et va forcément déboucher sur l'anarchie ou pire, une véritable guerre civile ». D'après Odein Ajumogobia, il faut que Gbagbo comprenne qu'il y a une perspective très réelle qu'une force militaire massive lui tombe dessus. « C'est seulement à ce moment qu'il prendra sérieusement en considération les exigences de son départ ». Cependant, selon le ministre nigérian, « l'utilisation de la force légitime » ne signifie pas forcément une intervention terrestre et pourrait inclure un blocus maritime pour imposer des sanctions.
Cependant, cette déclaration du ministre nigérian n'est pas une volte face. Selon nos informations, dès la fin décembre 2010, dans la foulée de la réunion des chefs d'Etat de la Cédéao, Abuja a fait passer le message au siège des Nations unies qu'une action militaire ouest-africaine devra au préalable recevoir l'aval de l'ensemble de la communauté internationale. A travers cette requête, le Nigeria, fer de lance de cette éventuelle opération, tient en fait à se protéger contre de possibles condamnations ultérieures.
Pour l'heure, la Russie apparait comme le membre permanent du Conseil de sécurité le plus défavorable à toute opération armée en Côte d'Ivoire. Mais selon une source diplomatique, tout dépendra des conclusions du sommet de l'Union africaine. « Si l'UA s'aligne clairement sur la position de la Cédéao, ni la Russie, ni la Chine n'oseront bloquer une résolution à l'ONU », explique cette source.
Conscients de l'importance de ce sommet, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ont ces derniers jours tous les deux dépêchés des émissaires pour amener les leaders du continent sur leurs positions respectives.
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