17 janvier, 2011

Liban: report des consultations pour un nouveau Premier ministre

BEYROUTH (AFP)

AFP/DALATI & NOHRA/Archives

Le Premier ministre libanais Saad Hariri, le 14 janvier 2011 à Baabda

Les consultations pour nommer un nouveau Premier ministre au Liban, prévues lundi après la chute du gouvernement de Saad Hariri, ont été reportées au 24 janvier, dans un contexte de vive tension autour de l'enquête sur l'assassinat de l'ex-dirigeant libanais Rafic Hariri.

Le procureur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a déposé lundi un acte d'accusation concernant l'assassinat en 2005 de Rafic Hariri, père de Saad.

L'acte, "accompagné de pièces justificatives", "demeure "confidentiel à ce stade", a indiqué le tribunal.

Le différend sur le TSL a abouti mercredi à la démission des ministres du Hezbollah et de ses alliés, provoquant l'effondrement du gouvernement d'union.

Le Hezbollah, qui s'attend à être mis en cause par le TSL, fait pression depuis des mois sur Saad Hariri pour qu'il désavoue le tribunal, ce que ce dernier a refusé de faire.

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Le procureur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) Daniel Bellemare à La Haye le 1er mars 2009

Le puissant mouvement chiite armé a prévenu dimanche qu'il se défendrait contre toute charge. "Nous ne permettrons pas (...) qu'on nous fasse endosser injustement le sang de (l'ancien) Premier ministre martyr Rafic Hariri", a déclaré le leader du parti, Hassan Nasrallah.

Alors que les consultations avec les députés en vue de nommer un nouveau Premier ministre devaient débuter lundi, le président libanais Michel Sleimane a décidé de les reporter au 24 janvier et 25 janvier, "après avoir évalué les positions de différentes parties au Liban".

M. Nasrallah a déjà indiqué que l'opposition, menée par son parti, n'allait pas proposer le nom de Saad Hariri comme futur Premier ministre.

La crise au Liban fait craindre une résurgence des violences et inquiète la communauté internationale.

AFP

Chronologie depuis la mort de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri

Un conseiller du Premier ministre en exercice, Mohamed Chatah, a salué lundi "les efforts actuellement déployés, à l'intérieur et à l'étranger" pour sortir de l'impasse, regrettant cependant que la solution vienne de l'extérieur.

Réunis à Damas, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, l'émir du Qatar cheikh Ahmad ben Khalifa al-Thani et le président syrien Bachar al-Assad ont plaidé en faveur d'une nouvelle médiation de la Syrie et de l'Arabie saoudite pour résoudre la crise politique au Liban, a rapporté l'agence officielle Sana.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, depuis les Emirats arabes unis, a, lui, appelé à ne pas "politiser" le travail du TSL, estimant que "le processus judiciaire ne devrait pas être lié au débat politique".

De son côté, le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley, a rejeté toute accusation d'ingérence, après que le ministre libanais des Affaires étrangères par intérim a convoqué l'ambassadrice des Etats-Unis, lui reprochant d'avoir rencontré un député.

"La formation d'un nouveau gouvernement se déroule selon la Constitution libanaise", a-t-il dit, ajoutant: "Nous respectons la souveraineté du Liban et espérons que les autres pays feront de même".

La crise fait par ailleurs craindre pour l'économie du pays, déjà bancale malgré le solide secteur bancaire.

Le gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, a averti lundi, dans une interview exclusive à l'AFP, que l'impasse menaçait la croissance de 2011 et le ratio de la dette par rapport au PIB.

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