10 janvier, 2011

La primaire socialiste en toile de fond de l'hommage à Mitterrand

AFPLa primaire socialiste en toile de fond de l'hommage à Mitterrand

L'ex candidate à la présidentielle de 2007 se dit déterminée à aller jusqu'au bout des primaires, que ce soit en cas de candidature de Dominique Strauss-Kahn, favori dans les sondages, ou de Martine Aubry.

Les socialistes ont cherché samedi à afficher un visage uni à Jarnac pour commémorer les 15 ans du décès de François Mitterrand, mais 2012 était dans toutes les têtes après la proclamation par Ségolène Royal dans la presse de son "envie de succéder" à l'ancien président.

Au cimetière où repose François Mitterrand, des caciques du PS dont Mme Royal et la première secrétaire du parti Martine Aubry se sont retrouvés pour honorer sa mémoire, aux côtés notamment de sa fille Mazarine Pingeot.

Même scène d'unité devant la nuée de caméras et de photographes qui les a suivis jusqu'à la maison natale -aujourd'hui transformée en musée- de l'homme du Congrès d'Epinay qui avait réussi à rassembler toute la gauche.

Mais en affirmant dans Le Monde daté de dimanche qu'elle avait "envie de succéder" à François Mitterrand, seul socialiste de la Ve République à avoir décroché, et par deux fois, la magistrature suprême, Mme Royal a donné une coloration très politique à ce pèlerinage conçu comme une journée oecuménique.

"Depuis longtemps, au fond de moi, j'ai envie de succéder à François Mitterrand par amour de la France, du peuple français, de son histoire, de sa culture", explique celle qui fut conseillère élyséenne et ministre de l'ancien chef de l'Etat.

"Ce sont les Français qui en décideront", a ajouté la candidate aux primaires PS, après un dépôt de gerbes sur la tombe du président défunt. "Tous les socialistes doivent être héritiers de ce qu'il nous a laissé et en particulier l'amour de la France, l'amour des Français", a aussi jugé Mme Royal qui revendique pleinement l'héritage mitterrandien.

L'ex-candidate à la présidentielle de 2007 se dit déterminée à aller jusqu'au bout des primaires, que ce soit en cas de candidature de Dominique Strauss-Kahn, favori dans les sondages, ou de Martine Aubry.

DSK apparaît d'ailleurs comme "l'héritier le plus fidèle" de François Mitterrand pour 40% des Français, loin devant Aubry (17%), Laurent Fabius (13%), Ségolène Royal et François Hollande (11%), selon un sondage Ifop pour le JDD.

Avant le "repas amical" où elle a pris la parole, tout comme la présidente de la région Poitou-Charentes -en tant que puissance invitante-, Martine Aubry a réaffirmé sa vision personnelle de la politique.

"La politique, ce n'est pas parler de soi", a-t-elle dit, ajoutant: "Ce n'est pas de parler de la façon dont on arrive au pouvoir. C'est d'abord de savoir ce qu'on veut faire pour la France".

Aucun lien avec les déclarations de Ségolène Royal, a-t-on assuré cependant dans son entourage: "Elle le dit souvent dans ses discours" et "elle n'avait pas lu l'interview". Du côté de Mme Royal, on a affirmé au contraire que la présidente de Poitou-Charentes avait pris soin de l'en prévenir dès potron-minet dans le cadre du "code de bonne conduite" entre elles.

Jack Lang et Bertrand Delanoë n'ont pas souhaité faire de commentaires sur les "personnes". Mais quand le maire de Paris croise Arnaud Montebourg, autre candidat déclaré à la primaire, il s'amuse: "Tu cherches des signatures?".

Des figures de la Mitterrandie, dont Robert Badinter, Pierre Joxe, n'ont pas fait le voyage tout comme les anciens Premiers ministres des deux septennats.

Un ancien ministre de Mitterrand se désole de la compétition interne pour 2012. "C'est indécent. C'est du spectacle pur", dit-il visant particulièrement Ségolène Royal qui a distribué un livret-souvenir.

Un autre proche de l'ancien leader socialiste ironise, paraphrasant François Mitterrand à l'adresse des gaullistes: "Il y a des mitterrandistes de légende mais aussi beaucoup de mitterrandistes de brocante".

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