10 janvier, 2011

Fusillade aux Etats-Unis : l'élue démocrate "communique", le tireur inculpé dimanche

TUCSON (Etats-Unis) (AFP)

AFP/Getty Images

Un portrait de la parlementaire démocrate Gabrielle Giffords et du juge fédéral John Roll à Tucson le 9 janvier 2011

La parlementaire démocrate américaine abattue à bout portant samedi en Arizona (sud-ouest), provoquant une onde de choc aux Etats-Unis, pouvait "communiquer" avec ses médecins dimanche, et l'auteur de la fusillade a été inculpé dans la journée de meurtres et tentatives de meurtres.

La fusillade, dans laquelle Gabrielle Giffords a été atteinte d'une balle à la tête, a fait six morts, parmi lesquels une fillette de neuf ans et un juge fédéral. Quatorze personnes ont également été blessées, plusieurs grièvement.

Le bilan aurait pu être encore plus lourd sans l'intervention d'une inconnue, qui s'est jetée sur le tireur et a réussi à lui arracher un chargeur, empêchant le tir d'une nouvelle volée de balles.

Le président américain Barack Obama a demandé aux Américains de respecter un "moment de silence" lundi à la mémoire des victimes de la fusillade.

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Le président Barack Obama à Washington le 8 janvier 2011

"J'appelle les Américains à observer un moment de silence, demain à 11H00 (16H00 GMT) en l'honneur des victimes de la tragédie absurde qui a eu lieu à Tucson en Arizona", a demandé le président dans un communiqué.

La Chambre des représentants, où siège Mme Giffords, a pour sa part annoncé la suspension la semaine prochaine de la session, ouverte il y a trois jours.

Le tireur, Jared Lee Loughner, âgé de 22 ans, a été officiellement inculpé du meurtre de Gabriel Zimmerman, un assistant de la parlementaire démocrate Gabrielle Giffords, et de celui du juge fédéral John M. Roll.

Il a également été inculpé des tentatives de meurtre de Mme Giffords, gravement blessée à la tête et toujours dans un état critique dimanche, Pamela Simon et Ron Barber, tous deux membres de l'entourage de l'élue, a précisé Dennis K. Burke, procureur fédéral de l'Arizona.

Au cours d'une conférence de presse, dimanche matin, le directeur du FBI, Robert Mueller, a prévenu que de nouveaux chefs d'accusation pourraient être signifiés au tireur dans les prochains jours.

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Carte des Etats-Unis indiquant les fusillades les plus meurtrières depuis 1999

Michael Lemole, le neurochirurgien qui a opéré Mme Giffords, 40 ans, s'est dit "prudemment optimiste" sur son rétablissement mais sans vouloir se livrer à des conjectures sur les séquelles. Il a souligné que la balle n'avait pas traversé le centre du cerveau et que la représentante était "capable de communiquer" avec les médecins dimanche matin, "par le biais de commandes simples".

La fusillade s'est déroulée pendant un rassemblement politique sur le parking d'un supermarché à Tucson. Jared Lee Loughner a été arrêté sur les lieux.

Originaire de Tucson, il avait des antécédents judiciaires, avait raté son entrée dans l'armée et été suspendu de son lycée l'an dernier, la direction exigeant une autorisation psychiatrique prouvant qu'il n'était pas dangereux.

Sur sa page MySpace, Jared Lee Loughner tenait des propos vengeurs et incohérents, revendiquant l'introduction d'une nouvelle monnaie, critiquant l'illettrisme et le gouvernement. Sur YouTube, il citait "Le manifeste du parti communiste" de Marx et Engels, et "Mein Kampf" d'Adolf Hitler parmi ses livres préférés.

Blonde, élégante, âgée de 40 ans, Gabrielle Giffords est l'épouse de l'astronaute Mark Kelly.

Première femme juive élue par l'Arizona au Congrès en 2006, réélue en novembre après une campagne tendue dans un Etat plutôt marqué à droite, elle appartient à l'aile centriste du parti démocrate et est plutôt conservatrice en matière de fiscalité et d'immigration mais avait voté pour la réforme de la santé du président Obama.

Selon le shérif local Clarence Dupnik, la période électorale a été marquée par deux incidents visant Mme Giffords ou sa permanence, certains médias publiant des articles "au vitriol".

Sans attendre de connaître les motifs du tireur, de nombreux blogueurs de gauche se sont emparés de l'attentat pour dénoncer le parti républicain et les ultra-conservateurs du "Tea Party". Ils les accusent d'avoir créé un climat incitant à la violence. Les ténors politiques se sont en revanche bien gardé d'entrer dans la polémique.

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