14 janvier, 2011

La Nouvelle-Calédonie secouée par une tempête et un séisme

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La dépression tropicale Vania a engendré de nombreux dégâts matériels aux îles Loyauté, également touchées par un séisme de magnitude 7,3.

Vendredi à Nouméa.

Vendredi à Nouméa. (Jean-Pierre Alemagna. DR)

Des cocotiers couchés par des vents continus, une mer déchaînée et la terre qui tremble. La Nouvelle-Calédonie a été secouée vendredi par une tempête tropicale et un séisme d’une magnitude de 7,3 sur l’échelle de Richter. La secousse, enregistrée à 3h16 (heure locale), s’est produite à 125 km au nord-est des îles Loyauté –situées au nord de Grande Terre, dans le Pacifique Sud– et a été ressentie jusqu’à Nouméa, la capitale du territoire. Pas de dégâts, ni d’alerte au tsunami mais une victime: selon le Haut-commissariat (l’équivalent de la préfecture), sur l’île de Lifou, un garçon de 11 ans serait mort d’un arrêt cardiaque.

Surpris par le tremblement de terre, la Nouvelle-Calédonie se préparait en revanche depuis plusieurs jours à affronter une «dépression tropicale forte» baptisée «Vania». L’ensemble du territoire était en «pré-alerte» (jaune) depuis mardi. Réserves de denrées alimentaires, d’essence, d’eau potable et de bougies… Les habitants de Nouméa ont fait le plein, sans se ruer, dans les centres commerciaux de la ville avant l’arrivée de cette première tempête tropicale de la saison cyclonique issue des îles Vanuatu voisines.

Balayée depuis jeudi par des vents de 100km/h en moyenne et allant jusqu’à 150 km/h en rafales, les îles Loyauté puis la moitié sud de Grande Terre ont été placées en «alerte rouge» respectivement jeudi soir et vendredi matin à 10h30. L’alerte a été levée dans les îles vendredi soir.»

«Personnes irresponsables»

A Nouméa, sous un rideau de pluie et dans un décor gris clair permanent, des arbres arrachés, des poubelles envolées et des branches de palmiers ou de cocotiers jonchaient l’avenue de la Victoire, principale artère de la ville, partiellement inondée. Tous les commerces étaient fermés. «On a des imbéciles qui sortent avec leur 4x4, des personnes qui se prennent en photo sur Anse Vata, déplore-t-on au Haut-Commissariat. Les gens continuent de faire les cakes et de sortir malgré l’obligation de rester à son domicile. Ils mettent ensuite leurs photos sur Facebook, c’est idiot… On va avoir un gros pépin à cause de personnes irresponsables.»

Jusqu’à vendredi dans la soirée (heure locale), aucune victime «directement imputable» à la tempête n’étaient à déplorer selon les autorités de l’île. De simples dégâts matériels et l’alerte rouge était maintenue sur tout le sud de l’île, la dépression restant stationnaire à une trentaine de kilomètres au nord de Nouméa. Selon le Haut-commissariat, sur la capitale et sa grande banlieue, 600 personnes logées dans des habitations précaires faites de planches et de tôles qu’on peut retrouver à flanc de collines de la ville, ont été prises en charge par la police municipale et emmenés dans des gymnases. Trente-cinq pensionnaires d’un foyer pour personnes âgées situé sur l’une des presqu’îles de Nouméa ont dû être évacués pour cause d’inondation.

Près de 18.000 personnes étaient privées d’électricité vendredi soir sur tout le territoire et plusieurs routes dans le sud étaient inondées. A Yaté, sur la côté sud-est du Caillou, plusieurs tribus se sont trouvées isolées à cause d’axes coupés. 40% des installations électriques de l'île de Lifou sont détruites et il est tombé plus de 200 mm d'eau en vingt heures sur l'île des Pins...

Coincés dans l'aéroport

Côté aérien, tous les vols prévus au départ de l’aéroport de Nouméa-la-Tontouta ont été annulés. Plusieurs dizaines de voyageurs d’Air Austral et Aircalin, convoqués par leurs compagnies vendredi matin pour partir plus tôt sur Sydney puis Paris, se sont retrouvées coincées dans l’enceinte de l’aéroport. Suite à l’accélération de la tempête vendredi matin, leur Boeing 777, en provenance d’Australie, n’a pu atterrir. Piégées par l’alerte rouge, ils n’ont alors pu quitter l’aéroport pour rentrer sur Nouméa.

Selon Météo-France Nouvelle-Calédonie, la tempête devrait quitter l’île dans la nuit de vendredi à samedi pour filer au large, vers le sud et les îles Norfolk. Mais les autorités craignent que la dépression ne stagne sur le centre de l’île voire ne remonte vers la province nord, pour l’instant épargnée. «Cette dépression est vraiment très fantaisiste», déclare-t-on au Haut-Commissariat. «Vania» n’a toutefois rien à voir avec le cyclone «Erica» qui avait traversé la Nouvelle-Calédonie en mars 2003. Les vents moyens de cette tempête avaient été chronométrés à 144 km/h pour des rafales à plus de 200 km/h sur Nouméa. «Erica» avait fait deux morts et une centaine de blessés dont une dizaine de grave et d’importants dégâts matériels.

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