26 janvier, 2011

Gabon: le parti de l'opposant Mba Obame dissout après qu'il s'est autoproclamé président

André Mba Obame était arrivé en 3e position lors de la présidentielle du 30 août 2009.
André Mba Obame était arrivé en 3e position lors de la présidentielle du 30 août 2009.
Gaboneco.com
Par RFI

Au Gabon, le parti de l’opposant André Mba Obame, l'Union nationale (UN), a été dissout, ce mercredi 26 janvier 2011, a annoncé le ministre de l’Intérieur. La veille, André Mba Obame, arrivé officiellement troisième à la présidentielle d’août 2009, s’était autoproclamé président et avait formé son « gouvernement » avant de se réfugier au siège de l'ONU à Libreville. Il affime qu'il n'en sortira qu'une fois que l'ONU le reconnaîtra comme président.

Pas question d’un scénario à l’ivoirienne au Gabon. C’est le message clair qui ressort de la décision prise par le ministre de l’Intérieur gabonais. Hier, déjà, Jean-François Ndongou avait accusé André Mba Obame et ses compagnons politiques d’avoir « violé gravement » la Constitution et d’avoir commis « un crime de haute trahison ». Ce mercredi matin, la sanction est tombée : une dissolution « avec effet immédiat » du parti de l’opposant et ex-ministre de l’Intérieur de feu le président Bongo.

Mardi, André Mba Obame avait prononcé un serment constitutionnel d’investiture au siège de l’Union nationale, son mouvement. « Le vote des Gabonais est plus fort que la décision d’une Cour constitutionnelle aux ordres », avait-il lancé dans une « adresse au peuple gabonais » diffusée sur la chaîne de télévision TV+.

L’opposant a toujours revendiqué la victoire à la présidentielle d’août 2009, remportée par Ali Bongo. Mais depuis le début de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire il y a deux mois et la diffusion par les médias français d'un documentaire sur la « Françafrique » évoquant une tricherie électorale organisée au Gabon, la polémique enfle.


Ali Bongo prête serment, le 16 octobre 2009.
AFP
Et du coup, André Mba Obame s'est inspiré du cas ivoirien où Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, conteste la proclamation par le Conseil constitutionnel de la victoire du président sortant Laurent Gbagbo. « Le Gabon s’installe dans une situation où le peuple veut que l’élu de son choix soit aux commandes du pays. Je crois que c’est valable en Côte d’Ivoire, c’est valable au Gabon », a-t-il effectivement déclaré.

Dès hier, le porte-parole du Parti démocratique gabonais (PDG), Charles Mve Ellah, avait réagi très fermement à l'initiative de l'opposant.

Ce mercredi 26 janvier 2011, le ministre de l’intérieur Jean-François Ndongou a annoncé la dissolution de l’Union Nationale, le parti de Mba Obame. Son immunité parlementaire ainsi que celle de ses compagnons est levée. Ils sont tous radiés de la fonction publique et sont passibles de procès. André Mba Obame a promis de réagir à ces décisions. Il devait donner une conférence de presse ce mercredi au siège local des Nations unies où il se trouve déjà depuis quelques heures. La situation est très calme dans la ville, des hommes sont cependant postés à certains points stratégiques pour prévenir d’éventuelles manifestations.

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