12 janvier, 2011

Fusillade: Obama en Arizona, Palin dénonce une "chasse aux sorcières"

WASHINGTON (AFP)

AFP

Barack Obama et son épouse Michelle en partance pour Tucson, Arizona, le 12 janvier 2011 à Washington

Le président américain Barack Obama se déplaçait mercredi en Arizona (sud-ouest) pour rendre hommage aux victimes de la fusillade meurtrière de Tucson, au moment où l'égérie des ultraconservateurs Sarah Palin niait tout lien entre cette violence et le discours de son camp.

M. Obama s'est envolé peu après 13H00 (18H00 GMT) pour Tucson à bord de son avion Air Force One, accompagné de son épouse Michelle et des ministres de la Justice Eric Holder et de la Sécurité intérieure Janet Napolitano, ancienne gouverneure de l'Arizona, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le président devait prendre la parole à partir de 18H00 locales (01H00 GMT jeudi) dans une université pour une cérémonie en hommage aux victimes de l'attaque qui a fait six morts et 14 blessés, et regagner Washington dans la nuit.

Sont également du voyage le juge de la Cour suprême Anthony Kennedy, la chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi et cinq membres de cette assemblée, collègues de l'élue démocrate de l'Arizona Gabrielle Giffords, apparemment visée par cette attaque et grièvement blessée d'une balle dans la tête.

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Des personnes signent un registre de condoléances au Capitol, à Washington DC le 10 janvier 2011, après la fusillade meurtrière intervenue en Arizona

Mme Giffords, qui restait en soins intensifs mercredi, a vu les doses de sédatifs progressivement réduites dans son traitement, et est en conséquence "de plus en plus réactive", a annoncé un de ses médecins tout en restant prudent.

Mardi, la famille du tireur, Jared Loughner, est sortie du silence qu'elle observait depuis trois jours et a publié un communiqué d'excuses.

"Il n'existe pas de mots pour exprimer ce que nous ressentons. Nous aimerions que ces mots existent pour pouvoir vous réconforter. Nous ne comprenons pas pourquoi tout cela est arrivé", ont indiqué les proches de Loughner, 22 ans.

"Nous pensons énormément aux victimes et à leurs familles et nous sommes absolument désolés de la mort" de leurs proches, ont-ils conclu.

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Carte des Etats-Unis indiquant les fusillades les plus meurtrières depuis 1999

Jared Loughner a comparu lundi devant la justice fédérale à Phoenix, capitale de l'Arizona, et est poursuivi pour meurtres et tentatives de meurtres. Les mobiles de son geste restent inconnus.

Mercredi, la Chambre des représentants, où Mme Giffords a entamé la semaine dernière un troisième mandat de deux ans, devait rendre hommage formellement aux victimes du drame, en votant une résolution. Parmi les tués figurent un juge fédéral et une petite fille de neuf ans.

Depuis la fusillade, plusieurs voix à gauche se sont emparées de l'attentat pour dénoncer l'usage d'images et de métaphores sur les armes dans le discours politique, en particulier chez les ultraconservateurs du mouvement "Tea party".

Mais la figure de proue de l'aile droite du parti républicain, l'ancienne gouverneure de l'Alaska et candidate à la vice-présidence Sarah Palin, a dénoncé mercredi un amalgame, voire une "chasse aux sorcières".

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Sarah Palin le 23 novembre 2010 à Phoenix, Arizona

"Les journalistes et les experts, particulièrement dans les heures qui suivent une tragédie, devraient s'abstenir de lancer une chasse aux sorcières qui ne sert qu'à inciter à la haine et à la violence qu'ils prétendent condamner", a dit Mme Palin dans un message vidéo.

Elle a utilisé l'expression "blood libel" (littéralement: calomnie sanglante), qui fait référence en anglais aux fausses accusations dont ont été victimes au cours de l'histoire certaines minorités religieuses, comme les juifs accusés de tuer des enfants pour utiliser leur sang lors de rituels.

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