13 janvier, 2011

Fusillade de Tucson: l'Amérique fait ses adieux à la plus jeune victime

TUCSON (Etats-Unis) (AFP)

AFP

Barack Obama avec les familles des victimes de la fusillade, le 12 janvier 2011

L'Amérique enterre jeudi la petite Christina-Taylor Green, fauchée à l'âge de 9 ans dans la fusillade de samedi à Tucson (Arizona, sud-ouest), lors de funérailles qui prennent valeur de symbole après l'hommage appuyé du président Obama à la jeune victime.

La fillette est la plus jeune des six personnes tuées lors de la fusillade survenue pendant un rassemblement politique, qui a fait également 14 blessés, dont la parlementaire Gabrielle Giffords, grièvement touchée à la tête.

Les funérailles de la petite fille se dérouleront à l'église catholique Sainte Elizabeth Ann Seton de Tucson à 13H00 locales (20H00 GMT).

Mercredi soir, lors d'un poignant hommage aux victimes à Tucson, le président Barack Obama a réservé un traitement spécial à la petite Christina, affirmant qu'en elle, "nous voyons tous nos enfants. Si curieux, si pleins de confiance, si énergiques et si pleins de magie".

Christina-Taylor Green avait vu le jour le 11 septembre 2001. Sa naissance le jour des attentats les plus meurtriers jamais commis sur le sol américain lui avait valu de figurer dans l'album photo "Les visages de l'espoir", composé de 50 bébés nés ce jour-là.

A côté de chaque photo figurait un souhait pour chaque enfant et le président Obama a lu celui de Christina: "J'espère que tu aideras ceux qui sont dans le besoin, j'espère que tu connaîtras toutes les paroles de l'hymne national et que tu le chanteras avec la main sur le coeur. Et j'espère que tu sauteras à pieds joints dans les flaques de pluie".

"S'il y a des flaques de pluie là-haut, Christina est en train de sauter dedans", a assuré Barack Obama.

Dans son discours retransmis à la télévision et prononcé devant 27.000 personnes, le président américaine a aussi tenté d'apaiser la polémique sur la violence du débat politique aux Etats-Unis, qui fait rage depuis le drame.

AFP/Archives

Panneau à la mémoire de Christina Taylor Green, le 10 janvier 2011 à Tucson

"Seul un discours public plus mesuré et honnête peut nous aider à faire face à nos difficultés, en tant que pays, d'une façon qui rendra (les victimes) fières", a-t-il déclaré.

Des propos qui ont fait mouche même chez ses plus virulents opposants.

"A un moment où notre nation en avait besoin, le président Obama a tenu la nuit dernière des propos émouvants. Bravo", a écrit dans un tweet Donald Rumsfeld, ancien secrétaire à la Défense (2001 à 2006) de George W. Bush.

"Mes amis me disent que demain je vais louer Obama. Beaucoup d'amis proches disent qu'il était +leur président" ce soir. Waouh. Tant mieux pour lui!", a écrit dans un tweet posté juste après le discours du président, l'animateur de radio conservateur Glenn Beck, commentateur sur la chaîne de télévision de droite Fox News.

Plusieurs voix à gauche ont récemment dénoncé l'usage d'images et de métaphores sur les armes dans le discours politique, en particulier chez les ultraconservateurs de la mouvance du "Tea party", mais aussi chez des commentateurs tels que Glenn Beck.

L'égérie des ultraconservateurs Sarah Palin s'est insurgée contre un tel amalgame, recourant à l'expression "blood libel" (crime rituel), qui fait référence historiquement aux fausses accusations dont ont été victimes les juifs, accusés de tuer des enfants pour utiliser leur sang lors de rituels.

Des associations américaines de lutte contre l'antisémitisme ont regretté l'usage de cette expression, que la Maison Blanche se refuse à commenter.

"Je pense qu'il existe beaucoup de gens qui peuvent exprimer leurs opinions là-dessus. Je ne vais pas le faire", a répondu jeudi le porte-parole de M. Obama Robert Gibbs, interrogé à plusieurs reprises par les journalistes à ce sujet.

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