13 janvier, 2011

Des impacts de balles trouvés sur les corps des deux Français

Le Point.fr Selon le procureur de Paris, les causes de la mort de Vincent Delory sont "difficiles à établir".

Des impacts de balles trouvés sur les corps des deux Français

Les deux Français pris en otage au "Toulousain" à Niamey auraient été choisis au hasard, selon le procureur de Paris © Djibo Tagaza / AP/Sipa

Source AFP

L'autopsie des deux Français enlevés à Niamey a révélé des impacts de balles sur leurs corps, a annoncé jeudi le procureur de Paris Jean-Claude Marin qui a affirmé qu'aucun des ravisseurs n'avait été interpellé. "Il n'y a pas à l'heure actuelle de personne placée en garde à vue ou dans tout autre dispositif de privation de liberté au Niger", a affirmé le magistrat. "On a quatre ravisseurs tués mais aucun élément permettant d'identifier les autres personnes ayant participé" au rapt, a-t-il insisté.

L'éventuelle interpellation de ravisseurs a suscité une polémique entre Paris et Niamey. "Il n'y a pas de Français qui participe à l'interrogatoire des deux blessés mené par les autorités nigériennes", avait déclaré le ministre de la Défense Alain Juppé. Les autorités nigériennes ont réfuté détenir des ravisseurs. "Il y a eu une confusion, tous les gendarmes n'ont pas été tués, les autres ont été pris dans un premier temps pour des ravisseurs", a expliqué Jean-Claude Marin.

Hypothèses

Le magistrat a précisé que neuf personnes avaient trouvé la mort lors de l'intervention des forces spéciales françaises et de la gendarmerie nigérienne pour tenter de les libérer, intervenue sur le territoire malien : outre Antoine de Léocour et Vincent Delory, trois gendarmes et quatre ravisseurs ont été tués. Cinq membres des forces de l'ordre nigériennes ont par ailleurs été blessés.

L'autopsie a permis d'établir qu'Antoine de Léocour avait été "abattu" d'une balle dans la tête tirée "à bout touchant" avec une arme automatique, ce qui accrédite la thèse d'une exécution, selon Jean-Claude Marin. En revanche, "les causes de la mort sont plus difficiles à établir pour Vincent Delory", dont tout le bas du corps a été carbonisé et qui présente "cinq plaies par armes à feu". Parmi les hypothèses de décès avancées, figurent les conséquences de "brûlures extrêmement importantes", l'inhalation possible de gaz toxiques ou une balle létale, selon Jean-Claude Marin. Parmi les impacts de balles, certaines semblent être de calibre 7,62 mm, vraisemblablement de Kalachnikov.

Choisis au hasard

"C'est le hasard qui a fait que ces deux garçons ont été enlevés", a précisé Jean-Claude Marin, expliquant qu'ils étaient les clients du restaurant Le Toulousain installés à la "table la plus proche" de l'entrée.

Pour l'heure, les enquêteurs français dépêchés sur place, le chef du parquet antiterroriste et huit policiers "n'ont pas pu se rendre sur les lieux de l'assaut final pour des raisons de sécurité et pour des problèmes d'autorisations qui doivent être faites au Mali", selon Jean-Claude Marin.
"On nous dit que cette opération pourrait avoir lieu dans les prochaines heures, en tout cas d'ici vendredi soir ou au cours du week-end", a poursuivi le magistrat.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire