11 janvier, 2011

5 morts à Banfora… et 2 à Koudougou

Le camion immatriculé 06 M 9064 BF, communément appelé le « 5001 » et appartenant à la Société sucrière, la SN-SOSUCO, transportant quotidiennement les ouvriers, n’est pas arrivé à bon port le 11 janvier 2011. Il est entré en collision avec un camion remorque immatriculé 11 GT 4349 BF, faisant 5 morts sur le champ et une vingtaine de blessés dont 3 grièvement.

Cet accident s’est produit peu après 5h30 mn, alors que le camion de la SN-SOSUCO transportait des ouvriers pour l’usine. C’est un peu avant Bounouna, secteur n°9 de Banfora, entre le barrage et la Brigade mobile de douane que la collision s’est produite avec un camion remorque qui entrait à Banfora. Alertée à 5h48 mn, la Brigade de sapeurs-pompiers qui est arrivée sur les lieux, a trouvé une situation chaotique. Les forces de l’ordre étaient également présentes 35 victimes ont été dénombrées avec 5 morts sur le champ, tous des hommes. Toutes ces personnes ont été transportées au CHR de Banfora dont 3 dans un état grave avec, pour la plupart, des fractures et 11 autres plus chanceux.

Comment ce drame a pu survenir sur ce lieu où la voie est bien droite, se demandent plus d’un ? Car sur cette partie de la nationale n°7, la vision est bien dégagée. Les conducteurs ayant été admis à l’hôpital, les causes probables sembles dues à un mauvais croisement, au regard les cabines des deux véhicules. Si le camion remorque, qui était sans marchandise avec deux occupants, n’a eu que sa cabine défoncée du côté du chauffeur, le camion « 5001 », quant à lui, a visiblement eu plus de choc. En plus de sa cabine défoncée du côté du chauffeur, une partie de l’arrière du véhicule a été littéralement arrachée. Les ouvriers qui s’y trouvaient ont payé le plus lourd tribut.

Sur le lieu du drame, le spectacle était désolant avec les pare-brise cassés, les portières arrachées, les planches du camion broyées sous une partie de l’arrière du véhicule et éparpillées sur le bitume. La vue du camion de la SN-SOSUCO était des plus insupportable du fait du sang des victimes. Notons qu’après le choc, ces bolides se sont immobilisés plusieurs mètres plus loin, sans dérapage. En attendant que l’enquête initiée permette de situer les causes de l’accident, certains n’hésitent pas à soutenir une imprudence au moment du croisement, eu égard à l’état des cabines des deux véhicules.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les habitants de Banfora vivent cette nouvelle année dans la douleur. A titre illustratif, dans la nuit du 1er au 2 janvier 2011, la ville s’était réveillée sous un drame de la circulation avec une curieuse collision entre trois motos aux environs de 3h du matin et qui avait fait 3 morts dont deux sur le champ au niveau de l’évêché de Banfora. Le 6 janvier 2011, c’est un autre spectacle effroyable que les riverains de la cathédrale de Banfora ont vécu.

En effet, une 504 Peugeot a pris feu en pleine circulation aux environs de 19h. Les occupants ont eu juste le temps de se sauver et le véhicule a littéralement consumé, provoquant un immense brasier, malgré l’intervention des sapeurs-pompiers, ayant amené les occupants des boutiques à s’enfuir. Le 8 janvier dernier, les alentours de la police municipale de Banfora étaient sous un incendie amenant encore les pompiers à la rescousse.

Bref ! Au service des urgences du CHR de Banfora où nous avons été reçu par le personnel soignant aux environs de 13h le 11 janvier, la plupart des victimes avaient été libérées. Sur les 35 victimes reçues, un blessé dont le cas était très critique a été évacué au centre hospitalier Sanou-Souro de Bobo, tandis que 5 autres étaient toujours internés.

Luc Ouattara

La route a encore fait de victimes et, cette fois-ci, à Ralo, village de la commune de Poa situé à 20 km de Koudougou. Il s’agit du pasteur principal de l’Eglise des Assemblées de Dieu de la Zone I de Ouaga, Joanny Baziémo, né en 1963, et de son chauffeur, Karim Koumbem, né en 1966, tous deux morts sur le coup, et du pasteur Jacob Badolo, lui, blessé et évacué à l’hôpital de Koudougou. Leur véhicule, de type minicar (huit places), de marque TOYOTA et immatriculé 11 GJ 5300, a quitté la route et fini sa course dans une maisonnette.

Les causes de l’accident demeurent inconnues. Quand nous quittions le lieu de l’accident autour de 17h, nul n’avait pu nous dire ce qui a causé le déroutement du véhicule. Les villageois, consternés, sont restés presque muets. Certains se contentant de nous dire qu’ils ont vu le véhicule quitter la route et finir sa course dans une maisonnette située au bord de la voie. Ce que nous avons pu constater, c’est qu’il n’y a pas eu de crevaison, car aucune des quatre roues n’était dégonflée.

Selon le pasteur Rakiswendé Zongo, les victimes venaient de quitter Koudougou aux alentours de 14h, où ils ont participé, avec lui, à une réunion à l’Eglise des Assemblées de Dieu, dans le cadre d’un projet en alphabétisation, piloté justement par le pasteur Joanny Baziémo. Selon lui, aucun des trois ne prenait de l’alcool. Quand nous sommes arrivés sur les lieux, nous avons trouvé le maire de Poa, Jean Zongo, et la députée Irène Yaméogo qui repartait à Ouagadougou après une rencontre à Koudougou.

Tous deux ont marqué leur compassion devant ce malheur qui frappe la famille des Assemblées de Dieux dont les responsables à Koudougou se sont tous déportés sur les lieux. Quand nous les quittions, ils s’apprêtaient à évacuer les deux corps à Ouagadougou. Le maire nous a confié que cette portion de la route est mythiquement dangereuse et il ne se passe pas un mois sans qu’on y enregistre d’accident.

Un vieux, qu’il a interpellé, a avancé que des rites seront faits pour conjurer le sort qui s’acharne sur les usagers de la voie. Le véhicule a quitté la voie et parcouru près de 200 à 300 m avant de se fracasser et de s’encastrer dans la maisonnette. Les sapeurs-pompiers de Koudougou, qui ont fait l’intervention et qui ont évacué le blessé, ont dû cisailler la cabine pour extirper les deux corps sans vie.

Le blessé, Jacob Badolo, que nous avons rencontré le même soir à l’hôpital de Koudougou, avait déjà été pris en charge et ses jours ne sont plus en danger. Il nous a dit ignorer les raisons qui ont dérouté le véhicule puisqu’il était assis à l’arrière. ‘’Cela s’est produit juste à l’entrée de Ralo sur le pont. Dans sa folle course, le véhicule a évité un caïlcédrat avant de heurter la maison’’.

Il pense que c’est peut-être un panne mécanique qui a causé l’accident, car il dit avoir confiance au chauffeur qui ne boit pas d’alcool et qui a son permis depuis douze ans. Ce mardi était décidément maudit, car, quand nous retournions de l’hôpital après notre entretien avec le miraculé de l’accident, nous sommes tombés sur un autre accident entre une cycliste, apparemment en grossesse, et un motocycliste.

Cyrille Zoma

lobservateur

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