18 décembre, 2010

Turquie: le FMI salue la croissance mais entrevoit des risques financiers

AFP Le Fonds monétaire international a salué vendredi la reprise d'une croissance vigoureuse en Turquie, qui devrait excéder ses prévisions initiales, mais a entrevu pour le pays des risques élevés dans un secteur financier trop peu surveillé à son goût.

A l'issue d'une mission de suivi dans le pays, le FMI a relevé son estimation de la croissance, qui "devrait dépasser les 8%" en 2010 et atteindre 4,5% en 2011, alors qu'il tablait en octobre sur 7,8% et 3,6%.

Dès la fin 2010 "l'activité dépassera aisément son niveau d'avant la crise, dans l'un des rares pays d'Europe à atteindre ce jalon. L'emploi continue également à se reprendre", s'est félicité le Fonds.

Il s'est cependant inquiété des déséquilibres de l'économie turque, qui s'est mise à emprunter beaucoup en profitant de l'abondance de capitaux. "Par conséquent, le déficit des comptes courants devrait plus que doubler en 2010 à près de 6% du PIB", le plus élevé des pays du G20, a-t-il relevé.

Par ailleurs, l'insuffisante compétitivité de l'économie turque "attire les capitaux depuis les secteurs exportables vers l'immobilier, l'énergie et la distribution", a souligné l'institution.

D'après elle, ces éléments "mettent en exergue l'exposition persistante de la Turquie aux humeurs des marchés, y compris aux inquiétudes de contagion des problèmes connus par l'Europe".

Le FMI a appelé les autorités à réguler plus étroitement le secteur financier.

"L'assouplissement décidé pendant la crise des réglements encadrant la restructuration des prêts et les provisions pour pertes n'est plus nécessaire et il devrait y être mis un terme. De plus, les normes et lignes directrices réglementaires devraient être durcies", a-t-il conseillé.

La Turquie et le FMI avaient longuement discuté, de la fin 2008 au début 2010, de la possibilité d'un prêt au pays. Aucun accord n'avait été trouvé sur ses conditions, et le gouvernement avait finalement décidé de s'en passer.

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