20 décembre, 2010

Mexique : l'armée fouille les maisons calcinées par l'explosion d'un oléoduc

SAN MARTIN TEXMELUCAN (AFP)
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Enterrement d'une personne tuée dans l'explosion d'un oléoduc de la compagnie Pemex, à Texmelucan au Mexique le 20 décembre 2010.

L'armée continuait à fouiller lundi les décombres des maisons calcinées par une rivière de feu à la suite de l'explosion la veille d'un oléoduc pétrolier qui a fait au moins 28 morts et 52 blessés à San Martin Texmelucan, dans le centre du Mexique.

Dans ce paysage de désolation, jonché d'arbres et de voitures brûlés, les autorités redoutent de retrouver davantage de victimes en raison de la violence de la déflagration qui a détruit 32 maisons et en a endommagé 83 autres.

Lundi, des dizaines d'habitants des quartiers sinistrés ont assisté à l'enterrement de dix membres d'une même famille tués par l'explosion, sans doute due à une perforation sur l'oléoduc pour voler du carburant.

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Des habitants de Texmelucan, au Mexique, près du lieu de l'incendie d'un l'oléoduc, le 19 décembre 2010

Tout en exigeant que justice soit faite, ils étaient venus prêter main forte à Jaime Medel, qui a perdu dans les flammes sa femme, une belle-fille, ainsi que huit enfants et petits-enfants, dont quatre mineurs. La plus jeune des victimes avait seulement 11 mois.

Au total, 13 enfants figurent parmi les 28 victimes recensées jusqu'ici de la catastrophe.

"J'ai attrapé mes enfants et je suis sorti en courant. Le feu fondait sur nous", a raconté à l'AFP l'un des survivants Juan Pablo Ortiz, 40 ans, accompagné de ses deux enfants âgés de moins de 10 ans.

Comme environ 160 personnes, il a trouvé refuge dans un foyer visité lundi par la Première dame du Mexique, Margarita Zavala.

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La veillée funéraire d'une famille tuée d'ans l'explosion d'un oléoduc, près de Puebla au Mexique le 20 décembre 2010.

La veille, son mari, le président Felipe Calderon avait parcouru les rues ravagées par les flammes de cette ville de 135.000 habitants située à une centaine de kilomètres à l'est de Mexico.

Pour l'instant, les habitants ne peuvent pas encore constater l'étendue des dégâts dans leurs maisons, l'armée ayant bouclé les rues dans un rayon de 500 mètres autour de l'épicentre de la tragédie.

"Nous ne savons pas qui va nous rembourser tout ça", se plaint l'un des sinistrés, regroupé avec des voisins sur un parking noirci par les flammes.

Les experts du ministère public continuaient pour leur part à arpenter la zone du drame, pour confirmer la cause de l'explosion.

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Une vue du quartier après l'explosion d'un oléoduc de la compagnie Pemex, le 19 décembre 2010 à Texmelucan au Mexique

"Tout semble indiquer qu'il s'agit d'un vol de combustible", a déclaré un porte-parole du Parquet général de la République, Ricardo Najera, à W Radio.

Dimanche, le ministre de l'Intérieur du gouvernement de l'Etat de Puebla, Valentin Meneses, avait déjà accusé "une bande de délinquants" d'avoir perforé l'oléoduc de Pemex pour voler du pétrole.

"D'importants problèmes de vol de combustible" avaient déjà été recensés au cours de l'année écoulée dans cette zone, a ajouté Juan José Suarez, le directeur de Pemex, la compagnie publique propriétaire de l'oléoduc.

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Carte de localisation d'une explosion sur un oléoduc de la compagnie pétrolière mexicaine Pemex

Il n'a pas écarté cependant l'hypothèse d'un problème sur le conduit.

Selon des témoignages d'habitants, des bandes criminelles actives dans la région de San Martin Texmelucan percent régulièrement les oléoducs pour prélever du combustible.

Selon les autorités, les vols de combustibles sur les oléoducs de Pemex se sont multipliés au cours des dernières années. Les pertes annuelles liées à ces activités sont estimées à au moins 10 milliards de pesos (610 millions d'euros).

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