13 décembre, 2010

La Russie "profondément préoccupée" par les capacités d'enrichissement d'uranium de la Corée du Nord

Par Source AFP

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est dit, lundi, "profondément préoccupé" par les capacités industrielles d'enrichissement d'uranium de la Corée du Nord et a appelé à la reprise des pourparlers à six sur le dossier du nucléaire nord-coréen. Au cours d'une rencontre avec son homologue nord-coréen, Pak Ui-chun, en visite de travail à Moscou, " Sergueï Lavrov a exprimé sa profonde préoccupation au sujet des informations sur les capacités industrielles d'enrichissement d'uranium à Yongbyon", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Yongbyon est le complexe nucléaire considéré comme l'épine dorsale du programme nucléaire de la Corée du Nord. Selon un rapport publié en octobre aux États-Unis par l'Institute for Science and International Security (ISIS), le régime de Pyongyang est en train de fabriquer des centrifugeuses pour enrichir de l'uranium. Sergueï Lavrov a, en outre, "appelé la Corée du Nord à respecter les résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité de l'ONU", selon le communiqué.

La résolution 1874, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies le 12 juin 2009, impose des sanctions économiques et commerciales à la Corée du Nord pour le non-respect de la résolution 1718, dans le cadre de la crise provoquée par le programme nucléaire de Pyongyang. Moscou s'est, par ailleurs, prononcé pour une reprise des pourparlers à six sur le programme nucléaire nord-coréen. "La partie russe a indiqué qu'il était indispensable de relancer le processus de discussions à six sur le dossier de la Corée du Nord", a ajouté M. Lavrov.

Négociations dans l'impasse

La Russie est l'un des six pays (avec les deux Corées, la Chine, le Japon et les États-Unis) impliqués dans les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen, qui sont dans l'impasse. Fin novembre, la Chine a proposé de tenir une réunion d'urgence à six. Mais cette idée a été fraîchement accueillie par Washington, Séoul et Tokyo.

Moscou, qui entretient depuis l'époque soviétique, tout comme Pékin, des relations avec le régime de Pyongyang, cherche à apaiser les tensions après les tirs d'artillerie nord-coréens sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong le 23 novembre. Les discussions entre les ministres russe et nord-coréen ont commencé, lundi, et sont prévues pour durer jusqu'à mercredi. Le vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères Wi Sung-lac, représentant spécial de Séoul pour les négociations de paix dans la péninsule et les affaires de sécurité, doit se rendre, lui aussi, à Moscou cette semaine, selon l'agence Interfax.

Quant au représentant russe pour la question coréenne, Grigori Logvinov, il est attendu à Washington, selon la même source. Selon Alexandre Jebline, directeur du Centre des études coréennes de Moscou, "la Corée du Nord a apprécié la réaction mesurée de la Russie" dans le dernier accès de fièvre entre Pyongyang et Séoul. "La Russie a condamné les tirs nord-coréens sur l'île sud-coréenne, mais a aussi relevé que la crise avait été provoquée par la Corée du Sud qui avait effectué des tirs d'entraînement à quelques kilomètres de là", a souligné cet expert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire