06 décembre, 2010

La justice ordonne l'expulsion de demandeurs d'asile d'un immeuble

À Nice, des demandeurs d'asile ont été expulsés d'un immeuble inoccupé appartenant au CHU où ils habitaient.La justice ordonne l'expulsion de demandeurs d'asile d'un immeuble

Près de 120 demandeurs d'asile occupent l'immeuble du centre de Nice © Bruno Bébert / Sipa

Par Le Point.fr (source AFP)

Le tribunal d'instance de Nice a ordonné lundi l'expulsion de quelque 120 demandeurs d'asile vivant depuis un mois dans un immeuble inoccupé du centre de Nice appartenant au CHU de la ville, une décision d'une "brutalité extraordinaire" selon le collectif qui les soutient. Le tribunal a ordonné aux occupants demandeurs d'asile et militants de "quitter les lieux à compter de la signification de la présente ordonnance" de leur propre chef. Si ce n'était pas le cas, le tribunal a prévu "au besoin l'expulsion des locaux (...) avec le concours de la force publique et l'assistance d'un serrurier", précise l'ordonnance de référé.

"Quarante enfants vont être mis dehors avec ce froid ! Cette décision est d'une brutalité extraordinaire", a réagi Michel Abada, responsable local des Enfants de Don Quichotte et membre du Collectif niçois de soutien aux demandeurs d'asile qui regroupe une trentaine d'organisations. "Le juge n'a accordé aucun délai, aucun recours à un médiateur... C'est ahurissant", a renchéri Hubert Jourdan, autre militant du collectif niçois.

La direction du CHU de Nice s'est dite "satisfaite du jugement"

L'un des avocats des demandeurs d'asile a décidé de faire appel en saisissant le juge de l'exécution du tribunal d'instance "pour donner le temps" aux parties en présence de "trouver des solutions" de relogement, a précisé Michel Abada. L'appel n'est cependant pas suspensif, la décision étant "exécutoire par provision", précise l'ordonnance de référé. La direction du CHU de Nice s'est dite "satisfaite du jugement". "Nous allons mettre en oeuvre la procédure pour qu'il puisse être exécuté. Ça va se faire dans les jours à venir", a dit la directrice adjointe de l'hôpital, Martine Rajzman. La préfecture n'a, de son côté, pas souhaité commenter la décision de justice : "Une ordonnance a été rendue. Il appartient à l'huissier de la faire exécuter."

Préfecture, mairie et conseil général avaient unanimement condamné "l'occupation illicite" de cet immeuble de cinq étages en plein centre-ville, inoccupé depuis cinq ans. Il abrite depuis le 6 novembre une dizaine de familles tchétchènes et ingouches notamment, ainsi qu'une quarantaine d'Érythréens, de Soudanais, de Tchadiens, d'Afghans et d'Iraniens, selon le collectif de soutien

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