08 décembre, 2010

Des sites web victimes d'attaques après l'arrestation d'Assange

LONDRES (Reuters) - Plusieurs sites internet, dont ceux de la compagnie MasterCard et du parquet de Suède, ont été la cible d'attaques informatiques alors que des défenseurs de WikiLeaks entendent mener des représailles contre la détention ordonnée de Julian Assange depuis mardi à Londres.

Les autorités judiciaires suédoises ont informé la police des attaques dont leur site est l'objet. La police britannique a procédé à l'interpellation d'Assange en application d'une demande de la Suède, pays où le fondateur de WikiLeaks est accusé de viol après la plainte d'une jeune femme avec laquelle il a eu un rapport sexuel non protégé.

"Bien sûr, il est facile de penser qu'il existe une relation avec WikiLeaks mais nous ne pouvons pas le confirmer", a déclaré à Reuters Télévision l'administrateur du site du ministère public suédois, Fredrik Berg.

Les partisans d'Assange semblent également avoir pris pour cible le réseau de cartes de crédit et de débit MasterCard apparemment pour se venger d'un blocage des dons en faveur du site WikiLeaks.

"Nous sommes ravis de vous annoncer que http://www.mastercard.com/ est hors service et que cela est confirmé", écrit sur le réseau social Twitter un groupe se faisant appeler Anon0ps et affirmant lutter contre la censure.

Mark Stephens, principal avocat d'Assange à Londres, a démenti que le fondateur de WikiLeaks ait donné des instructions pour lancer des attaques contre d'autres sites internet.

MasterCard a fait état d'un flux concentré de requêtes visant son site et un ralentissement du trafic mais a indiqué que ses systèmes n'ont pas été endommagés.

"Nous travaillons à rétablir un fonctionnement normal des services", déclare la compagnie dans un communiqué. "Il n'y a pas eu de conséquences sur la capacité de nos clients à faire usage de leurs cartes dans des conditions sûres à travers le monde", ajoute le texte.

Généralement les attaques menées contre des sites sont dites de "déni de service" et consistent à saturer un site de connexions fantômes pour en bloquer l'accès aux autres utilisateurs.

Il semble que cette fois, les attaques soient d'une autre nature. "Dans le cas présent, il semble qu'ils utilisent leurs propres ordinateurs", a expliqué un responsable d'une société finlandaise de sécurité informatique. "Ils sont probablement plusieurs centaines. Peut-être plusieurs milliers", a-t-il ajouté.

Swiss PostFinance, département bancaire de la Poste suisse, a également fermé un compte de dons en faveur de WikiLeaks et a pris des mesures de protection afin de contrer une vague d'attaques.

Le service de paiement en ligne PayPal a lui décidé de geler le compte utilisé par WikiLeaks, obéissant à une demande du département d'Etat américain. Il a également été la cible d'attaques.

Keith Weir; Pierre Sérisier pour le service français

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