14 décembre, 2010

Attaque d'une banque à l'explosif et à l'arme de guerre: un blessé grave

AFP

Des policiers relèvent des indices, le 14 décembre 2010 à Aulnay-sous-Bois.
Des policiers relèvent des indices, le 14 décembre 2010 à Aulnay-sous-Bois. Miguel Medina AFP

Un employé a été grièvement blessé mardi après-midi dans l'attaque à l'arme de guerre et à l'explosif par un commando de quatre malfaiteurs d'une agence de la BNP-Paribas à Aulnay-sous-Bois.

Selon la BNP-Paribas, cet homme, touché lors de cette attaque "extrêmement violente", est un de ses employés et est dans un état "manifestement sérieux". Une source proche de l'enquête qui confirme également la violence de l'attaque avait auparavant indiqué qu'il s'agissait d'un "dabiste", chargé de convoyer des fonds.

Une autre personne, dont la qualité n'a pas été précisée, a été plus légèrement touchée, a précisé une source proche de l'enquête.

Selon BNP-Paribas, deux salariés de la banque chargeaient des billets dans le distributeur automatique de billets (Dab) depuis le local technique prévu à cet effet situé derrière l'automate, quand l'attaque a commencé vers 15H20.

Pour faire main basse sur le contenu du Dab, les malfaiteurs ont alors usé d'un explosif, dont la nature n'a pas été précisée. C'est le souffle de l'explosion qui serait à l'origine des blessures, a indiqué une source proche de l'enquête.

A l'arrivée d'une brigade anti-criminalité (BAC), les assaillants ont ouvert le feu avec une kalachnikov AK47 et un pistolet automatique pour couvrir leur fuite, a indiqué la préfecture. Aucun des policiers présents n'a été blessé, même si leur voiture a été atteinte par les balles.

Les quatre malfaiteurs, qui ont incendié un véhicule lors de l'attaque, ont pris la fuite sur deux scooters. Leur piste s'est perdue porte de Pantin quand ils ont disparu sur l'autoroute A1, selon une source proche de l'enquête qui a été confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne.

En début de soirée, ils restaient en fuite. La BNP-Paribas et les autorités n'ont pas précisé s'ils étaient parvenus à voler le contenu du Dab.

Selon une autre source proche de l'enquête, le bureau de police municipale situé à proximité avait auparavant été cadenassé de l'extérieur pour empêcher l'intervention de ses agents. Cette information n'a pas été confirmée de source officielle.

C'est la première fois qu'une blessure grave est à déplorer lors d'une attaque d'un Dab en région parisienne.

Depuis deux ans, les agences bancaires d'Ile-de-France, particulièrement de Seine-Saint-Denis, sont la cible d'attaques de Dab à l'explosif ou à la voiture bélier, perpétrées par plusieurs équipes, dont certaines ont été démantelées par la police.

Leur rythme avait toutefois semblé baisser depuis quelques mois mais elles ont mis à rude épreuve les nerfs des policiers et des employés de banque.

Seize attaques de Dab à l'explosif avaient ainsi été perpétrées dans des bureaux de poste, dans le seul département de Seine-Saint-Denis entre novembre 2008 et janvier 2010, ce qui avait suscité de vives inquiétudes parmi les élus et les employés. 2009 avait été une année record pour les attaques de Dab, dont les trois quarts se font à l'aide d'une voiture bélier: 62 contre 55 en 2008, 46 en 2004.

Les policiers, qui craignaient depuis longtemps qu'"un jour cela dérape", dressent le profil d'assaillants jeunes, déterminés, appartenant à une ou plusieurs "équipes interchangeables" issues pour la plupart de cités sensibles.

Un homme soupçonné de vendre un kit d'explosifs prêt à emploi pour ces attaques avait été interpellé en Seine-Saint-Denis en 2010, a rappelé mardi une source policière.

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