22 décembre, 2010

WikiLeaks: groupe de travail de la CIA sur les conséquences de fuites

WASHINGTON (AFP)

AFP/Archives

Une page du site WikiLeaks mettant en ligne des documents diplomatiques, le 16 décembre 2010

La CIA a mis en place un groupe de travail destiné à évaluer les conséquences de la révélation par WikiLeaks de milliers de documents diplomatiques américains, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

"Le directeur (de la CIA, Leon Panetta) a demandé au groupe de travail de voir si les dernières révélations de documents par WikiLeaks peuvent affecter les relations de l'agence à l'étranger ou ses opérations", a déclaré à l'AFP George Little, un porte-parole de l'agence de renseignement, confirmant une information du Washington Post.

Dénommé "WikiLeaks Task Force", ce groupe de travail est désigné en interne de façon irrévérencieuse par ses initiales WTF pour "What the fuck" ou "C'est quoi ce bordel", rapporte le quotidien.

Même si peu de documents émanant de la CIA sont concernés par les récentes révélations, l'agence de renseignement veut évaluer les éventuelles conséquences, notamment sur le recrutement futur d'informateurs qui pourraient craindre que leurs informations ne se retrouvent sur la place publique.

Pour cela, le groupe de travail, qui est dirigé par le service de contre-espionnage de la CIA, selon un responsable sous couvert d'anonymat, va inventorier tous les documents, la plupart confidentiels, dévoilés par WikiLeaks ces dernières semaines.

L'épisode WikiLeaks est peut-être le signe que le gouvernement devrait revenir à une politique plus restrictive en matière de partage d'informations, a estimé ce responsable.

Une partie des documents révélés par Wikileaks provient du réseau protégé SIPRNet (Secret Internet Protocol Router Network), un réseau destiné à un meilleur partage des informations entre les différentes branches du gouvernement américain.

Bradley Manning, un jeune soldat aujourd'hui incarcéré, est soupçonné d'être la "taupe" qui a fourni les documents à WikiLeaks. En tant qu'analyste de renseignement, il avait accès à quantité de données via SIPRNet.

Selon le Washington Post, la CIA, qui est connue pour sa répugnance à partager ses secrets, avait refusé en 2008 d'augmenter le nombre de ses rapports en ligne sur le SIPRNet.

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