16 novembre, 2010

Sarkozy justifie le maintien de Fillon et son gouvernement "resserré mais pas partisan"

Capture vidéo de Nicolas Sarkozy lors de son intervention le 16 novembre sur TF1, France 2 et Canal +.
Capture vidéo de Nicolas Sarkozy lors de son intervention le 16 novembre sur TF1, France 2 et Canal +. AFP

Nicolas Sarkozy a justifié mardi le maintien de François Fillon à Matignon, jugeant qu'il était "le meilleur Premier ministre pour la France", et balayé les critiques sur le resserrement du gouvernement autour de son coeur UMP en assurant qu'il n'était "pas partisan".

Quarante-huit heures après un remaniement très critiqué par les centristes comme la gauche, le chef de l'Etat a longuement défendu sur TF1, France 2 et Canal Plus sa décision de renouveler le bail de M. Fillon. Il a précisé que "sauf imprévu" ce dernier et son gouvernement resteraient en fonction jusqu'en 2012.

"Si j'ai demandé à François Fillon de continuer, c'est parce que j'ai une grande confiance en lui, parce qu'il est très compétent, parce que nous travaillons ensemble sans aucun nuage depuis des années", a-t-il argumenté en affirmant avoir fait ce choix "avec conviction".

Pressé de questions, le président a nié avoir été contraint de conserver de François Fillon sous la pression des élus de l'UMP, hostile à la nomination du centriste Jean-Louis Borloo. "Il y a eu d'autres propositions", a-t-il dit, "si c'est un choix, il n'a pas été contraint".

Nicolas Sarkozy en a d'ailleurs profité pour rendre hommage à son ex-ministre de l'Ecologie, "un homme de très grande qualité". "J'ai pour Jean-Louis Borloo de l'amitié, beaucoup d'estime, il a très bien géré toutes les crises qu'il a eues à gérer", a-t-il ajouté, pronostiquant qu'il rendrait "un jour rendra d'aurtres services à la France".

Son choix pour Matignon justifié, le chef de l'Etat a ensuite démenti avoir mis sur pied un gouvernement partisan, en vue de la présidentielle de 2012, tout comme il a nié avoir enterré l'ouverture.

"Je reste convaincu qu'il faut s'ouvrir, ce n'est pas un gouvernement partisan, c'est un gouvernement resserré", a-t-il plaidé.

"Et naturellement, à partir du moment où il y a moins de ministres, il y a moins de représentants de toutes les formations politiques. Avec François Fillon, d'ailleurs, nous avons écarté du gouvernement plus de personnalités UMP que de toutes les autres formations", a poursuivi Nicolas Sarkozy.

En réponse aux critiques de ceux qui, comme l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ont jugé que "la mise à l'écart des centristes était une erreur", le chef de l'Etat a cité la nomination au poste de garde des Sceaux du centriste Michel Mercier, "un très proche de François Bayrou".

Sur l'ouverture à gauche, il a rappelé la présence dans son gouvernement du transfuge du PS Eric Besson, aujourd'hui passé à l'UMP, et celle de socialistes à la tête de la Cour des comptes (Didier Migaud) et de la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée (Jérôme Cahuzac).

Nicolas Sarkozy a enfin concédé avoir tenu compte des "malentendus" pour justifier la disparition du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. "Le mot identité nationale a provoqué des malentendus, donc je l'ai retiré. Il faut être pragmatique", a-t-il plaidé avant de préciser : "sur le fond des choses, je n'y renonce pas".

Le chef de l'Etat devait plus tard dans son intervention préciser la feuille de route du nouveau gouvernement, qui se réunit pour son premier Conseil des ministres mercredi à l'Elysée.

François Fillon a profité mardi de la séance des questions à l'Assemblée pour lui brûler la politesse et en dévoiler quelques priorités, de la réforme de la dépendance à une réforme fiscale, en rappelant toutefois que "lutte contre les déficits" et "réduction de la dépense publique" constituaient sa "priorité absolue".

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