29 novembre, 2010

Royal annonce sa candidature aux primaires socialistes

Le Point.fr

Par Charlotte Chaffanjon (avec Michel Revol)

Royal annonce sa candidature aux primaires socialistes

Pour Ségolène Royal, "le moment est venu d'avancer dans la clarté et la simplicité" vers 2012 © PhotoPQR/Le Parisien/Delphine Goldsztejn

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À la surprise générale, Ségolène Royal a annoncé, lundi 29 novembre, qu'elle était candidate aux primaires socialistes pour la présidentielle 2012. Dans un entretien à La Nouvelle République du Centre Ouest et Centre Presse, à la question Êtes-vous candidate aux primaires du PS ?, la rivale de Nicolas Sarkozy à la présidentielle 2007 répond : "J'ai longuement réfléchi et beaucoup consulté. Le moment est venu d'avancer dans la clarté et la simplicité : ma réponse est oui." Elle ajoute dans le journal à paraître mardi : "Je sais, d'expérience, qu'il faut plus que quelques mois pour se préparer et pour rassembler. Qui ne voit que la droite est déjà en campagne, d'ailleurs elle ne s'en cache pas."

Ségolène Royal se juge forte de son expérience de candidate victorieuse lors des primaires de 2006. Elle avait été désignée aisément par les militants face à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, avant de vivre une campagne marquée par le peu de soutien apporté par les cadres du parti. Aujourd'hui, la présidente de la région Poitou-Charentes se sent le courage de repartir en campagne et donne le ton : "Je vais continuer à faire de ma région un laboratoire économique, social, écologique, éducatif, je vais accepter les invitations à la rencontre des Français, ceux qui souffrent comme ceux qui espèrent."

"Décision mûrement réfléchie"

Cette déclaration à un an de la désignation du candidat socialiste à la présidentielle, prévue par le parti entre la mi-octobre et la mi-novembre 2011, peut surprendre, et va être jugée au mieux prématurée au pire déplacée par les détracteurs de Royal. Mais la socialiste plaide depuis longtemps pour une accélération du calendrier. "La leçon de 2007, c'est qu'il faut du temps pour finaliser, préciser, détailler le projet du candidat, pour rassembler les équipes, et il faut du temps pour aller à la rencontre des Français. Un calendrier qui place les primaires à l'automne prochain peut fragiliser le candidat désigné par les électeurs de gauche", expliquait, samedi 20 novembre, au Point.fr le porte-parole de Ségolène Royal Guillaume Garot.

Jointe par Le Point.fr, Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres proche de Ségolène Royal, confie, par ailleurs, que cette décision de se lancer maintenant "est mûrement réfléchie". Et surtout qu'elle a été prise avant l'annonce de Martine Aubry, mercredi 24 novembre, d'un pacte de non-agression la liant à Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn... "En fait, Royal a pris sa décision après l'épisode des retraites et du remaniement, qui a signé l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy", précise-t-elle.

"Le dispositif gagnant" toujours valable

On est a priori bien loin du "dispositif gagnant" théorisé par Royal elle-même, le 31 mai dernier... Elle se disait alors prête à "faire le sacrifice d'une ambition personnelle" si DSK ou Aubry étaient mieux placés qu'elle pour se lancer. Mais à en croire une autre proche de Royal, son entrée en campagne n'annule pas sa proposition de démarche commune. Najat Vallaud-Belkacem explique au Point.fr : "Royal pourrait retirer sa candidature si le dispositif gagnant qu'elle prône depuis des mois se met en place. Si DSK ou Aubry apparaît comme le mieux placé, elle se désistera en sa faveur... Mais elle peut aussi être la mieux placée !"

Il s'agit dans tous les cas d'un coup dur pour la direction du PS. Après la déclaration de candidature du président du conseil général de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg, samedi 20 novembre, dans son fief de Frangy-en-Bresse, un des bras droits de Martine Aubry confiait au Point.fr : "J'espère vraiment que l'on ne se dirige pas vers un échelonnement des candidatures tout au long de l'année, mais que l'on va désormais attendre la date de dépôt officielle des candidatures en juin. L'inverse ne serait pas une bonne chose."

Trois candidats déclarés

Voeux pieux.... À un an des primaires, outre Arnaud Montebourg et Ségolène Royal, le député-maire d'Évry Manuel Valls s'est officiellement lancé dans la course, et les possibles candidats à la candidature se bousculent au portillon, de Pierre Moscovici à Jean-Louis Bianco, en passant par François Hollande.

En fait, il reste aux deux poids lourds de cette campagne, ceux dont tout le monde attend la décision, de se prononcer sur leurs ambitions. Tous les regards se tournent vers Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn.

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