14 novembre, 2010

Retour au bercail pour des étudiants burkinabè de Côte d’Ivoire

Victorien Yougbaré le président de l’Association burkinabè des élèves et étudiants des universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire, séjourne actuellement au Burkina. Depuis 2005, cette structure dont plus de 1000 personnes auraient déjà bénéficié des services, se donne pour mission d’aider les ressortissants burkinabè vivant sur les bords de la Lagune Ebrié qui le désirent, à poursuivre leurs études au Burkina Faso.

Fasozine.com: Quel est votre mode de fonctionnement?
Victorien Yougbaré:
Notre association est basée en Côte d’Ivoire mais elle a une représentation au Burkina. En Côte d’Ivoire, nous coordonnons les inscriptions et les voyages afin de permettre à ceux qui veulent venir étudier ici au Burkina, de le faire. Quand ils arrivent ici, les membres de l’Association des élèves et étudiants venant de l’extérieur (AEEBEX) se chargent de les recevoir et de les aider à retrouver leurs tuteurs ou des logements à Ouagadougou.
Nous travaillons également avec l’ambassade du Burkina en Côte d’Ivoire. Celle-ci nous tient régulièrement informés de l’actualité de l’Université de Ouagadougou. Et avant la composition du baccalauréat, nous organisons des sessions d’information avec les autres camarades sur le système d’éducation au Burkina.

Quelles sont les conditions pour bénéficier des services de l’association?
Tout élève ou étudiant burkinabè est d’office membre. Mais est membre actif celui qui possède une carte de membre. Nous travaillons sur la base de cette carte. Et si quelqu’un veut bénéficier de nos services, nous lui demandons d’adhérer à l’association. Pour ce faire, il doit payer 2000 francs CFA et remplir notre registre. A notre niveau, nous n’exigeons pas une autre somme d’argent à ceux qui nous sollicitent.

Assurez-vous que ceux que vous faites venir ici sont bien traités?

Nous oeuvrons dans cette logique et y veillons, avec la représentation de l’association ici, pour qu’ils soient bien hébergés, restaurés et qu’ils puissent bien s’inscrire. Certaines personnes viennent sans passer par l’association. Mais dès qu’ells ont des problèmes et approchent les membres de l’AEEBEX, ces derniers prennent les dispositions nécessaires.

Combien de personnes sont venues au Burkina par le canal de votre association?

Nous avons commencé nos activités en 2005. Et depuis lors, plus de 1000 personnes sont venues au Burkina par notre biais. Certains ont même fini leur formation universitaire et sont actuellement dans la vie active. Et nous en sommes fiers.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans vos activités?
La principale difficulté est le manque d’informations au niveau des parents. Installés maintenant en Côte d’Ivoire, ces derniers pensent que Ouagadougou est toujours la même ville qu’ils ont laissée lorsqu’ils quittaient le Burkina. Ils ignorent que la vie ici est tout aussi chère qu’à Abidjan. Et ils croient qu’avec 100 francs CFA, on peut vivre pendant toute une journée à Ouagadougou. D’autres parents peuvent passer trois mois sans expédier de l’argent à leurs enfants. Si bien que ces derniers sont souvent obligés de se débrouiller pour avoir de quoi vivre. De même, certains tuteurs sont surpris de savoir que l’étudiant va passer une année chez eux. Il y a également comme difficultés, le fait que les numéros de téléphone d’autres tuteurs deviennent non fonctionnels. Dans ces cas, nous essayons de loger les étudiants dans les cités universitaires ou de louer des maisons où ils vont rester le temps que la situation se décante.

Comment s’opère le choix des tuteurs?
Ce sont les parents qui s’en chargent. Ils nous communiquent le nom et les coordonnées du tuteur et nos représentants ici se chargent de les retrouver et de les mettre en contact avec l’étudiant à son arrivée à Ouagadougou.

L’association, est-elle soutenue par une institution quelconque?

Pas pour l’instant. Nous fonctionnons actuellement sur fonds propres. C’est l’occasion pour moi, d’appeler les parents à donner les moyens nécessaires à leurs enfants afin qu’ils puissent bien étudier. On entend souvent certains parents rétorquer à leurs enfants, lorsque ceux-ci posent le problème de déplacement, d’emprunter les taxis ou les bus. Ces situations sont très difficiles pour les étudiants qui viennent ici. Pour y remédier, nous organisons une journée culturelle au cours de laquelle nous sensibilisons les parents à donner les moyens nécessaires à leurs enfants.

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