14 novembre, 2010

Privé de Borloo au gouvernement, les centristes comptent s'organiser pour peser

Privé de Borloo au gouvernement, les centristes comptent s'organiser pour peser

Privé de Borloo au gouvernement, les centristes comptent s'organiser pour peser

Désormais sans Borloo au gouvernement, les centristes de la majorité présidentielle comptent s'organiser pour peser davantage sur les orientations d'un gouvernement dont ils attendent une meilleure prise en compte de leur sensibilité sociale.

Le ministre de l'Ecologie sortant a mis fin lui-même dimanche au suspens sur son avenir en annonçant à l'AFP "avoir choisi de ne pas appartenir" au futur gouvernement.

Grand perdant de son duel avec François Fillon pour Matignon, l'ex-numéro deux du gouvernement avait reçu des offres de service pour occuper des "postes prestigieux" comme la Justice ou les Affaires étrangères.

Sa présence au gouvernement était considérée comme stratégique par l'Elysée dans la perspective de 2012 où Nicolas Sarkozy espère avoir les centristes de la majorité derrière lui dès le premier tour.

Finalement, après avoir consulté ses amis, Jean-Louis Borloo a décliné l'offre présidentielle préférant "retrouver (sa) liberté de proposition et de parole au service de (ses) valeurs", au premier rang desquelles il place "la cohésion sociale".

"Jean-Louis a fait une offre globale qui portait à la fois sur la ligne politique du gouvernement, la place des centristes et la possibilité de trouver un accord pour ce qui le concernait lui-même. Cette offre n'ayant pas été retenue, il a décidé de ne pas rester", a précisé à l'AFP l'un de ses proches.

Le choix pour Matignon de François Fillon a été perçu par nombre de centristes comme la fin du tournant social, un temps encouragé à l'Elysée, et comme un recentrage de la majorité autour du noyau dur des ex-RPR.

Dans un entretien au Monde, l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait dit craindre "le conservatisme, le statu quo" et avait plaidé pour "une rupture à caractère social" estimant que Jean-Louis Borloo était le mieux placé pour incarner cette deuxième phase.

Il avait également demandé d'être "attentif à ce que tout le monde se sente respecté dans la majorité" car "on ne construit rien de grand sur des humiliations".

"Un gouvernement, c'est un équilibre. Il faut veiller à ce qu'il existe entre les deux courants de la majorité, les ex-RPR et les ex-UDF", a également fait valoir Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP issu de la famille centriste.

"Si Borloo s'en va et Copé arrive à l'UMP, le parti et le gouvernement vont un peu plus se RPRiser", a abondé un cadre de l'UMP.

"Le choix de Jean-Louis Borloo, c'est de pouvoir construire et développer un pôle d'équilibre qui sera nécessaire à la majorité présidentielle. Il a le sentiment que c'est à l'extérieur qu'il sera plus utile pour développer ce pôle", a expliqué à l'AFP l'ex-secrétaire d'Etat Valérie Létard.

Depuis quelques mois, le président du Parti Radical s'est engagé dans un travail de refondation de la famille centriste qui pourrait se traduire par la création d'une "confédération". Certains imaginent même une candidature centriste portée par Borloo en 2012.

"Il ne s'agit pas de mettre à mal la majorité présidentielle dont le candidat naturel est le président", relativise le radical Yves Jégo.

"Il s'agit de se situer sur le terrain des idées et de préparer une organisation parce qu'après 2012, quoi qu'il arrive, le paysage de la droite sera différent. A ce moment-là, se justifiera pleinement une structure politique autonome", fait-il valoir.

"Le rôle de Borloo sera de participer à la réunification des centristes pour mieux peser sur les choix politiques dans les 18 mois qui viennent", estime l'UMP Pierre Méhaignerie (ex-UDF) qui refuse de se prononcer sur son éventuelle candidature en 2012, dès lors qu'"il y a encore trop d'incertitudes".

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