05 novembre, 2010

Lutte contre les pires formes de travail des enfants Le projet PRETA réalise son film


Le projet Protection des enfants travaillant dans l’agriculture (PRETA) de l’ONG Aide à l’enfance-Canada a organisé, le 3 novembre 2010 à Bobo-Dioulasso, la projection d’un documentaire sur les pires formes de travail des enfants dans l’agriculture dans la zone du projet au Mali. Cette séance qui a regroupé les associations, ainsi que les services déconcentrés des ministères impliqués dans la lutte, visait à recueillir les suggestions des uns et des autres en vue de la production d’un documentaire du même genre au Burkina Faso.

Le projet Protection des enfants travaillant dans l’agriculture (PRETA) intervient au Mali, dans les régions de Sikasso et de Ségou, et dans celles des Hauts-Bassins, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso. Comme expliqué par le responsable de l’association TIE à Bobo-Dioulasso, Antoine Sanou, la projection de ce film vise à échanger avec les partenaires du projet, afin de réaliser un film similaire, mais pas identique.

En effet, il s’agit de dégager les insuffisances du film malien, et d’en tenir compte dans celui à réaliser au Burkina, en fonction des réalités du pays. Les participants sont venus de la communauté musulmane de Bobo-Dioulasso, des directions régionales du Travail et de la Sécurité sociale, de l’Agriculture et de l’Action sociale. Dans le documentaire de 26 minutes réalisé au Mali, il est question des pires formes de travail des enfants dans les champs de riz, de coton et dans la collecte des noix de karité.

Le film révèle que dans cette zone, le secteur de l’agriculture emploie une main-d’œuvre très jeune, à majorité constituée d’enfants travaillant dans des conditions souvent nuisibles à leur santé, leur sécurité ou leur moralité. Il retrace ainsi la souffrance des enfants, les cas de déscolarisation qui en découlent, l’exploitation des enfants par les maîtres coraniques et le témoignage de parents, d’exploitants agricoles, de maîtres et d’anciens élèves coraniques sur le phénomène.

En outre, le documentaire expose les dangers que courent les enfants dans la collecte des noix de karité avec des risques de morsures de serpents, l’épandage des engrais, l’utilisation des pesticides et d’herbicides, le travail avec la charrue et bien d’autres tristes réalités quotidiennes. Il aborde par ailleurs, les actions du projet visant à réduire le phénomène, à travers la sensibilisation, la création de clubs et d’associations d’enfants (enfants ambassadeurs), les groupes de parents et les cadres de concertation.

Ces différentes actions ont porté leurs fruits avec un passage des travaux pénibles aux travaux qui le sont moins pour les enfants, au regard de leur bas âge. Au terme du film, Moussa Traoré, le chargé du projet PRETA pour le Burkina, a précisé que les suggestions émanant des participants, visent à éviter de faire une réplique du documentaire réalisé au Mali, ce dernier étant déjà un acquis pour le projet. Ils ont donc proposé que celui du Burkina présente davantage les structures de terrain du projet, mette l’accent sur les résultats et donne des témoignages de cas toujours existants du phénomène.

Ils préfèrent également qu’il aborde le cas des enfants déplacés pour les travaux agricoles et fasse ressortir la situation dans les champs de coton. Pour Moussa Traoré, l’équipe de réalisation du documentaire (dans la zone du Burkina) est déjà mise en place et les suggestions permettront d’affiner le travail. Il a donc remercié les participants pour leur contribution au perfectionnement de cette œuvre. Au nom des partenaires, le directeur régional du Travail et de l’Action sociale des Hauts-Bassins, Sibiri Doamba, a salué l’initiative du projet PRETA et promis leur soutien.

Jean-Marie टे sidwaya

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