11 novembre, 2010

Le parti du président gabonais s'élève contre le procès français

LIBREVILLE (Reuters) - Le Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, a jugé jeudi totalement infondée la décision de la justice française de relancer les poursuites sur les avoirs détenus en France par trois présidents africains, dont le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo.

La Cour de cassation française a annulé mardi un arrêt de la cour d'appel de Paris de 2009 déclarant irrecevable la plainte de l'organisation Transparency International concernant les biens en France - logements et avoirs bancaires notamment - des familles d'Ali Bongo, de Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et de Teodoro Obiang (Guinée équatoriale).

L'ONG Transparency International considère que les biens en question ont été forcément acquis avec de l'argent public détourné.

"La juridiction française s'est totalement ridiculisée en se fondant sur des arguments aussi saugrenus. Car, à partir de là, tout le monde peut avoir un intérêt à agir contre n'importe qui, n'importe quand et n'importe où", déclare le Parti démocratique gabonais dans un communiqué.

"Au nom de quoi le peuple français serait-il légitime pour juger des faits qui ne le concernent en rien ? (...) Le Parti démocratique gabonais engage les auteurs de cette décision à en assumer, le moment venu, toutes les conséquences."

L'un des avocats du président congolais, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, a affirmé pour sa part que son client n'avait rien à se reprocher et bénéficierait de toute manière, le cas échéant, de l'immunité en qualité de chef d'Etat étranger.

"Où commence et où finit la famille Sassou-Nguesso ? S'ils sont 180, le fait qu'ils aient 18 maisons ne dit rien", a-t-il déclaré sur Radio France Internationale.

Me Isabelle Thomas-Werner, avocate du président Teodoro Obiang, a déclaré cette semaine que les biens de son client en France se limitaient à "une misérable villa" à l'ouest de Paris, achetée en 1986 avant que la Guinée équatoriale ne devienne un important pays producteur de pétrole.

Une enquête de la police française en 2007 avait recensé 39 propriétés et 70 comptes bancaires détenus par la famille Bongo - le président gabonais était alors Omar Bongo, décédé en 2009 et père de l'actuel chef de l'Etat - et ses proches; 24 propriétés et 112 comptes bancaires pour la famille Sassou Nguesso, ainsi que des limousines de luxe achetées par la famille Obiang.

Phal Gualbert Mezui Ndong à Libreville et Mark John à Dakar; Guy Kerivel pour le service français

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