24 novembre, 2010

La Corée du Nord bombarde une île sud-coréenne: deux morts, Séoul réplique

AFP

La Corée du Nord bombarde une île sud-coréenne: deux morts, Séoul réplique

Graphique animé sur la Corée. Le Nord a tiré mardi des dizaines d'obus sur une île de Corée du Sud, tuant deux soldats, déclenchant des tirs de riposte de Séoul et provoquant un tollé international.

Click here to find out more!

La Corée du Nord a tiré mardi des dizaines d'obus sur une île sud-coréenne, tuant deux soldats, déclenchant des tirs de riposte des forces de Séoul et provoquant un tollé international.

Ces affrontements, qui sont parmi les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953), ont avivé les tensions dans la péninsule, venant après la révélation d'un nouveau programme d'enrichissement d'uranium mené par Pyongyang.

Affirmant que les forces sud-coréennes avaient tiré en premier, le commandement suprême nord-coréen a promis de lancer "des attaques sans pitié, sans hésitation, si l'ennemi sud-coréen osait envahir nos eaux territoriales ne serait-ce que de 0,001 mm".

Le président sud-coréen Lee Myung-Bak a ordonné de "gérer (la situation) au mieux pour éviter une escalade", mais Séoul a promis des "représailles" en cas de nouvelles provocations nord-coréennes.

Les Etats-Unis, qui ont 28.500 soldats en Corée du Sud, ont "fermement condamné" l'attaque. Le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a souligné que Washington s'engageait "à défendre (son) allié" sud-coréen.

Le Pentagone a toutefois indiqué que les Etats-Unis n'envisageaient pour le moment aucune action militaire.

Le président Barack Obama a réitéré mardi le soutien "inébranlable" des Etats-Unis à la Corée du Sud, lors d'une réunion avec les principales figures civiles et militaires de la sécurité de son administration.

Le département d'Etat a souligné que Washington souhaitait une réaction internationale "mesurée et unie" et allait y travailler en particulier avec la Chine, principal allié du régime communiste de Pyongyang.

Une source diplomatique française a déclaré qu'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU était "en cours" d'organisation. Mais le président en exercice du Conseil, l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, a indiqué qu'aucune réunion n'aurait lieu mardi.

Une cinquantaine d'obus, selon la chaîne de télévision YTN, sont tombés sur l'île de Yeonpyeong (environ 1.500 habitants), située en mer Jaune, dans une zone que se disputent les deux Corées et qui a été le théâtre d'autres incidents par le passé.

Le bombardement a tué deux soldats et fait 18 blessés, dont 15 soldats et trois civils, selon des sources officielles.

L'état-major sud-coréen a confirmé que des obus avaient atteint l'île, où se trouve un détachement de l'armée, qui a procédé à 80 tirs de riposte, selon le ministère sud-coréen de la Défense. L'armée a été placée en état d'alerte maximum.

"Une unité d'artillerie nord-coréenne a déclenché des tirs de provocation à 14h34 (05h34 GMT) et les troupes sud-coréennes ont immédiatement répliqué", a déclaré le ministère.

Les tirs nord-coréens ont eu lieu alors que Pyongyang avait protesté à plusieurs reprises contre des exercices militaires sud-coréens dans la zone, a indiqué Séoul.

Yeonpyeong est située juste au sud de la ligne frontalière décrétée par l'ONU après la guerre de Corée, mais elle se situe au nord de la ligne de partage revendiquée par Pyongyang. De graves incidents navals s'étaient produits dans la même zone en 1999, en 2002 et en novembre 2009.

Les tirs interviennent alors que l'existence d'un nouveau programme d'enrichissement d'uranium en Corée du Nord a été révélée par un scientifique américain, accroissant la tension et l'inquiétude des Etats-Unis et de leurs alliés.

La Chine a fait part de sa "préoccupation" et jugé "impératif" de relancer le processus de négociations sur le nucléaire nord-coréen.

La Russie, le Canada, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et d'autres pays européens ont condamné l'attaque nord-coréenne, de même que le Brésil, l'Argentine, l'ONU et l'Otan. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a appelé à éviter une escalade de la violence.

Des images de télévision ont montré des colonnes de fumée montant de l'île.

Selon un habitant de l'île de Yeonpyeong, "au moins dix maisons ont brûlé. On nous a donné l'ordre par haut-parleur de quitter nos maisons".

"J'étais chez moi et soudain j'ai entendu un énorme bruit dehors. Quand je suis sorti, le village entier était en feu", a raconté un autre habitant cité par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Pour Kim Yong-Hyun, un chercheur de l'université sud-coréenne Dongguk, "c'est une provocation intentionnelle visant à accroître les tensions entre les deux Corées" et à unifier ainsi la population autour du régime de Pyongyang, au moment où s'engage le processus de succession en faveur de Kim Jong-Un, le plus jeune fils de Kim Jong-Il.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire