09 novembre, 2010

En quête de l’Afrique de demain


Il ne reste plus que les ors et les trompettes de la fête du Burkina Faso, anciennement Haute-Volta, dont la République a été proclamée le 11 décembre 1958, pour boucler la boucle de la célébration, sur le continent, du cinquantenaire des indépendances des pays francophones d’Afrique. Pourtant, au-delà du bilan d’étape, la valse du cinquantenaire des indépendances africaines devrait également fonctionner comme le levier d’une nouvelle ère de prospérité et de développement pour le continent…

C’est doute en droite ligne de cette réalité que le Bénin abritera, du 16 au 20 novembre 2010, un symposium international pour engager le continent à une réflexion sur elle-même pour mieux projeter le continent dans le futur. Le symposium international de Cotonou se veut, indique-t-on, «un sommet de la science et de l’engagement pour proclamer le Manifeste du Cinquantenaire, qui servira de viatique à la jeunesse africaine. Ainsi, pour le Pr Albert Tévéodjrè, Médiateur de la République du Bénin et président du Comité d’organisation de cette importante rencontre, ce sera l’occasion de prendre les 50 dernières années à témoin, pour aborder en profondeur et sans concession aucune, des sujets comme la science, la santé, l’emploi, la discipline sociale, la question cruciale de l’énergie, les nouveaux partenariats stratégiques pour le développement…
Comme c’est bien tout cela! D’autant qu’au plus haut niveau de l’Etat, on fait le pari de mettre «l’audace» au cœur de la réflexion. En effet, en décidant de placer les réflexions de ce symposium international sous le thème général «L’audace, unique défi pour une Afrique nouvelle», ses initiateurs semblent avoir choisi de marquer positivement les intelligences en vue d’une profitable libération de la parole, de l’action et des énergies. Sans compter que ce rendez-vous de Cotonou devrait réunir des «personnalités qui ont marqué leur temps par la pensée ou l’action politique et sociale, des femmes leaders, des hommes et des femmes de terrain ainsi que des jeunes ayant retenu l’attention par leur intelligence créatrice et leur engagement exemplaire».

Tout un programme donc, qui sonne néanmoins comme la répétition des essais déjà expérimentés ici et là, et avec lesquels, malheureusement, le verbe reste éloquent, mais l’action inexistante. Comment mettre enfin, dans le même mortier, «échecs douloureux, ruptures nécessaires, ambitions refoulées» pour en sortir le grain de la vérité et du changement pour une Afrique qui avance mieux et qui gagne plus? «Africa21» n’est déjà pas si loin, qui promettait de repenser le devenir du continent au lendemain du cinquantenaire des indépendances.
Alors, dans quelles mesures «Cotonou’2010» pourrait-il faire mieux qu’un chapelet de bonnes intentions, vite oubliées avec le vrombissement des avions qui décollent et atterrissent, ramenant dans leurs pays respectifs les hommes et les femmes qui auront proclamé, le 20 novembre 2010 à 13 heures, au Palais des Congrès, «Le Manifeste du cinquantenaire», dont on dit qu’il se veut «fondateur de repère et d’engagement pour une Afrique majeure»? De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace… semble-t-on répondre, reprenant la belle exhortation de George Danton, pour conjurer le mauvais sort.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire