10 novembre, 2010

Emile Paré recrute à la frontière du Niger



Parti tôt de Ouagadougou, Emile Paré et son équipe ont parcouru 320 km pour aller recruter leurs électeurs parmi la population de Matiakoali, à moins de 100 km de la frontière du Niger, le lundi 8 novembre.

A Matiakoali, commune rurale située à 94 km de Fada N’Gourma, des femmes et des hommes dansent au son du Dandjéngou (Kundé) et de calebasses. Sous un flamboyant ombragé, ils se partagent du zoom-koom. Entre-temps, une camionnette arrive de Fada, descend de jeunes gens, un groupe électrogène et du matériel de sonorisation. Chanteurs et danseurs retrouvent de l’entrain et de l’énergie. C’est dans cette ambiance de fête que le Dr Pargui Emile Paré a fait son entrée à Matiakoali. La population est alors debout au cri de « Emile Paré au pouvoir », « MPS, au pouvoir ».

Pour faire passer son message, le leader socialiste s’est démarqué du candidat Blaise Compaoré, le président sortant qu’il attaque, attaque dès qu’il en a l’occasion. Ainsi a-t-il fait comprendre à la population de Matiakoali qu’en 23 ans de pouvoir, Blaise Compaoré n’y est pas encore venu. « Aujourd’hui je suis avec vous aux confins du Burkina Faso pour montrer que le monde paysan est le fer de lance de notre développement économique », a-t-il dit. Mais il a surtout demandé à la population de lui faire confiance parce qu’il est « capable de transformer le Burkina Faso » sur la base des ressources humaines et naturelles disponibles. De Matiakoali, il a lancé l’idée d’un développement à la fois spécifique et complémentaire des régions.

Il s’agit, selon lui, de développer chaque région selon ses potentialités économiques dans un esprit d’unité nationale et non dans l’esprit où chaque ministre draine les investissements de son département vers sa province natale. A ce propos, il a suggéré d’ancrer le développement de la région de l’Est dans la transformation des produits laitiers et plus généralement agropastoraux.

Des vieux et des coutumiers au meeting de Paré

Alors qu’il était toujours accueilli par la frange jeune lors de ces derniers meetings, le candidat soutenu par le Collectif pour une alternance progressiste (CAP, 4 partis) a rencontré de nombreuses personnes âgées parmi lesquelles, des chefs coutumiers. « Salue les papas et les mamans », a lancé le candidat ; une phrase qui ne faisait pas partie des ses habitudes jusque-là. La veille, il avait lancé une attaque en règle contre les chefs coutumiers qu’il a accusés de mobiliser la population au profit d’un seul candidat, le président sortant. Il avait aussi demandé aux jeunes d’expliquer à leurs parents absents à son meeting, que leur avenir est avec le candidat du CAP.

Matiakoali représente la 5e sortie et le 3e meeting du Dr. Paré. Ses lieutenants en ont profité pour montrer à la population comment voter et qui voter le jour du 21 novembre 2010. Le candidat à voter sans hésiter selon eux, celui « qui est en bas, seul et burkinabè (boubou traditionnel), celui qui prendra la place des autres (candidats) qu’on a mis ensemble », a soutenu le directeur national de la campagne du candidat, Kofi Palé. « Allez chercher vos cartes avant que le CDP ne les fasse disparaître », a-t-il ajouté en riant.

Après quelques conciliabules, son équipe de campagne a repris la route de Fada N’Gourma. Une assemblée prévue dans la cité du Yendabili n’a finalement pas eu lieu. Après les Hauts-Bassins, le Centre-Nord, le Plateau central et la région de l’Est, "le Chat noir" compte diriger sa machine vers le Centre-Sud, puis le Sud-Ouest.

sidwaya

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