24 novembre, 2010

Elections présidentielles du 21 novembre : Quatre candidats de l’opposition demandent la reprise du scrutin

Hama Arba Diallo, Boukari Kaboré dit le lion, François O. Kaboré et Me Bénéwendé Stanislas Sankara ; quatre des six candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de 2010 ont rencontré la presse le mardi pour donner leur lecture du scrutin du 21 novembre. Cette élection serait entachée de graves irrégularités et de ce fait, ils ne reconnaîtront pas les résultats qui seront proclamés par la commission électorale nationale indépendante. Par ailleurs ils demandent la démission du président de la CENI.

« Nous candidats de l’opposition, de concert avec l’ensemble des partis politiques et coalitions nous soutenant rejetons tout résultat, aussi provisoire soit-il, qui sera prononcé par la CENI actuelle à l’issue du 1er tour du scrutin présidentiel du 21 novembre », c’est la substance de la conférence de presse animé mardi matin au siège du chef de file de l’opposition à ouagadougou. L’organisation pratique du scrutin est donc une occasion manquée pour l’organe en charge des élections de se montrer à la hauteur de la tâche. La CENI qui devait être l’institution impartiale et compétente pour garantir le libre exercice du droit de vote à tous les citoyens s’est discréditée, selon les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de 2010. Bénéwendé Sankara, Hama Arba Diallo, Boukari Kaboré dit le lion et François O. Kaboré, dans leur déclaration commune affirment que la CENI a violé délibérément le code électoral et instauré des dispositions qui favorisent ouvertement la fraude.

Elaboration, confection et utilisation par la CENI de documents non conformes au code électoral ; mise à l’écart de certains commissaires de l’opposition dans la supervision des opérations électorales, vote sans la CNIB ou autre document exigé, votes multiples de certains électeurs titulaires de plusieurs cartes d’électeurs, refus de certains présidents de bureaux de vote de délibérer ou signer des procès verbaux, existence de listes parallèles, présence indiscrète des forces de l’ordre dans des bureaux, disparition de bureaux de vote ; bref ce sont les incriminations que les quatre candidats de l’opposition ont formulé pour justifier leur position de ne pas reconnaître les résultats de cette élection. Pourtant, nombre d’observateurs nationaux et internationaux ont qualifié ce scrutin d’exemplaire. Eh, bien ce n’est pas l’avis de ces candidats et de leurs états-majors.

Un recours a été introduit auprès du tribunal administratif en ce qui concerne l’illégalité de la carte d’électeur et d’autres recours pourraient avoir lieu devant le conseil constitutionnel les jours à venir. Les candidats de l’opposition espèrent que le droit sera dit. Par ailleurs, ils exigent la démission du président de la CENI, la mise en place d’un bureau de la CENI effectivement tripartite et la reprise effective de l’élection présidentielle du 21 novembre dans des conditions régulières.

Revenant sur le non-vote de maitre Bénéwendé Sankara, l’intéressé soutenu par les autres candidats dira qu’il a juste exercé un de ses droits. A la date du 15 novembre dernier, ils étaient cinq candidats à dénoncer l’illégalité de la carte d’électeur. Où est donc passé Emile Paré, le cinquième ? S’interrogent les hommes de médias. « Je ne sais pas », répond sèchement le chef de file de l’opposition Maitre Sankara. L’élection présidentielle de 2010, qualifiée à tort ou à raison par certains observateurs, n’a donc pas fini de faire parlé d’elle. Que nous réservent les jours à venir ? Wait and see.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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