02 novembre, 2010

ELECTION Présidentielle au Brésil : Dilma succède à Lula


Une femme pour la première fois à la Au chant de «olé, olé, olé, ola, Dilma, Dilma !», des milliers de sympathisants et de militants enthousiastes ont envahi les rues des principales villes du Brésil pour fêter la victoire de Dilma, comme ils l'appellent familièrement, candidate du Parti des Travailleurs (PT, gauche).

Dénuée de charisme et jamais élue auparavant, cette économiste de 62 ans a combattu la dictature militaire dans les années 70 et a été emprisonnée pendant trois ans. Au , dont elle était une pièce maîtresse, elle a gagné une réputation de «dame de fer». Elle doit avant tout son élection au très populaire sortant, qui l'a soutenue pendant toute la campagne.

Amplifier le travail de Lula

Après huit ans de pouvoir, Lula a réussi son dernier pari en faisant élire la femme qu'il avait choisie pour lui succéder le 1er janvier. En dépit d'une popularité record, la Constitution lui interdisait de briguer un troisième mandat consécutif. Mais si l'ancien ouvrier métallurgiste de 65 ans quitte le palais présidentiel du Planalto, il devrait garder une grande influence sur le gouvernement. Après l'avoir remercié «avec beaucoup d'émotion», la présidente élue a affirmé : «Je frapperai souvent à sa porte et je sais quelle sera toujours ouverte».

«La tâche de lui succéder est difficle et représente un défi mais je saurai honorer cet héritage et amplifier son travail», a-t-elle assuré devant ses partisans réunis dans un grand hôtel de Brasilia. Elle a ainsi réitéré son «engagement fondamenta l : l'éradication de la misère pour tous les Brésiliens et les Brésiliennes». «Nous ne pourrons avoir de repos tant que des Brésiliens souffriront de la faim», a-t-elle ajouté.

Lula a sorti de la misère 29 millions de pauvres, réduit le chômage et assuré la bonne santé de l'économie, apportant la prospérité à ce pays de 193 millions d'habitants, grand comme deux fois l'Union européenne. Le ministre des Finances Guido Mantega, en poste depuis 2002, a affirmé que «la population avait voté pour la continuité de ce gouvernement, et nous allons poursuivre le développement, en créant des emplois et en renforçant la consommation interne».

Les félicitations de Sarkozy, le baiser de Chavez

Au soir de sa victoire et à l'issue d'une campagne électorale riche en attaques personnelles, Dilma Rousseff s'est voulue conciliante avec l'opposition et a déclaré lui «tendre la main» en appelant à «l'union». Plus tard dans la soirée, son adversaire José Serra l'a félicitée mais s'est abstenu de saisir la main tendue. «Pour ceux qui nous imaginaient vaincus, nous ne faisons que commencer la lutte véritable», a déclaré l'ancien gouverneur de Sao Paulo.

Dans un discours aux allures de programme loin des improvisations de Lula, Dilma Rousseff a aussi critiqué le protectionnisme des pays riches et a demandé des «règles beaucoup plus claires» contre la spéculation qui augmente la volatilité des monnaies.

A l'étranger, Nicolas Sarkozy a été le premier à la féliciter, soulignant que sa victoire «témoigne de la reconnaissance du peuple brésilien pour le travail considérable qu'elle a accompli avec le président Lula pour faire du Brésil un pays moderne et plus juste». Le chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, le président vénézuélien Hugo Chavez, a lui aussi salué la victoire de la candidate du PT, disant qu'il allait «envoyer un baiser à sa chère Dilma»

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