26 novembre, 2010

Débat présidentiel télévisé: la leçon de la Côte d’Ivoire au monde

2 heures 15 minutes. C’est le temps qu’a duré le débat historique entre les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire : Le président sortant Laurent Gbagbo (Lmp) et l’ancien premier ministre Alassane Ouattara (Rdr).

Deux heures aux cours desquelles les deux candidats ont défendu leurs programmes aux fils des thématiques. Prenant une allure tantôt sérieuse, tantôt amicale, le débat a permis aux Ivoiriens de se faire une idée plus précise de celui qu’ils devront élire le dimanche 28 novembre prochain.

Mais au-delà des sujets de fond abordés – et sur lesquels on pourrait polémiquer toute la vie – ce qu’il convient de retenir, c’est l’esprit de courtoisie qui a régné sur le plateau. Souvent d’accords, quelques fois en opposés sur des sujets, Gbagbo et Ouattara ont respecté les règles établies par le Cnca (Conseil national de l’audiovisuel, initiateur et organisateur du débat). Se vouvoyant, parfois, se tutoyant très souvent, s’interpellant même par moment, les deux acteurs politiques ont prouvé qu’on peut avoir des divergences, les défendre par les idées, par le verbe et non par des injures et par les armes.

Une attitude qui devraient donner aux citoyens ivoiriens de comprendre que rien ne sert de descendre dans les rues et de s’entretuer pour des « amis » qui s’appellent par leurs prénoms et qui se téléphonent tous les soirs.

Les Ivoiriens auront compris que dans le fond, Gbagbo et Ouattara veulent que la Côte d’Ivoire s’en sorte. Les deux candidats étaient quasiment en harmonie sur de nombreux points dans leurs programmes. Seul sujet de discordance : la guerre. Un point sur lequel, ils se rejettent mutuellement la faute, parfois avec le sourire.

Pour ceux qui prévoyaient un débat tumultueux, le monde entier a assisté à un débat civilisé, un débat de fond dans un esprit calme. C’est le témoignage d’une Côte d’Ivoire mature (elle l’avait déjà démontré lors du premier tour), d’une Côte d’Ivoire qui a envie de se construire une démocratie solide et fondée sur de (nouvelles) bonnes bases.

Le souhait de tous ceux qui ont regardé avec attention ce débat télévisé, est que toutes ces promesses d’appel au calme et de l’acceptation des résultats du vote soient respectées. Le Chef de l’Etat et l’ancien premier ministre ont d’ailleurs pris l’engagement de respecter les résultats de la Commission électorale indépendante (Cei). C’est la Côte d’Ivoire qui en sortira grandie, et ça sera pour le bonheur de tous les Ivoiriens.

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