29 novembre, 2010

Burkina Faso: Reportage à Taparko


La question sociale, elle, prête moins au consensus. « On fait de gros efforts pour embaucher des gens du coin. Sur 502 salariés, on ne comptait au premier trimestre 2010 que 23 expatriés. La majorité des employés est recrutée au Burkina Faso et, à compétence égale, on donne la priorité aux habitants du village de Taparko », assure la direction de Somita. Le problème, c’est qu’ils sont rares ceux du coin qui possèdent les compétences requises.

De l’autre côté de la « frontière » – car c’en est une, avec check-point, grillage et dépôt de papiers d’identité –, l’enthousiasme est moins communicatif… Au village, situé à 3 km, « la population croupit dans la misère », dénonce Honoré Sawadogo, un représentant syndical. Avant que Somita n’arrive, Taparko n’était qu’un hameau où se regroupaient quelques orpailleurs et des éleveurs. Aujourd’hui, c’est une petite ville. Plusieurs quartiers ont été édifiés à l’arrivée des ouvriers. Des maisons en terre, pour la plupart, sans électricité, « dans lesquelles on étouffe », se plaint Samuel, un manœuvre venu du Sud en 2008.

Contrairement à ce qui s’est fait à Essakane, une mine située plus au nord, Somita n’a pas financé les logements à Taparko. « On a indemnisé les quelques propriétaires de cases qu’on a dû déloger, précise Sayouba Sawadogo. On a réhabilité des forages, et on est en train de construire une école de trois classes. » École, rappelle son homonyme syndicaliste, Honoré, « qui aurait dû être construite dès 2007 »…

Chez Tantie PMU, le seul maquis du village, on énumère sans se faire prier les griefs contre la compagnie canadienne : elle n’embauche pas assez de locaux, les conditions de travail sont éreintantes, elle pompe toute l’eau du barrage de Yalgo (situé à quelques kilomètres) au détriment des cultivateurs. Certains estiment même que c’est à Somita d’organiser des activités festives. Au Burkina Faso, on attend beaucoup de l’industrie aurifère. Trop ? « Non, soutient Lassana Simporé, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la géologie, des mines et hydrocarbures. Ces sociétés prennent nos terres et nos richesses nationales. Il est normal qu’elles construisent des écoles et des logements. »


Jeuneafrique.com

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